Il ne s’agit malheureusement pas du synopsis d’une énième série TV dystopique. L’année dernière, le gouvernement chinois a empêché plus de 23 millions de ses ressortissants possédant une faible « note sociale » de prendre l’avion ou le train. Explications.

 

23 millions de chinois interdits de voyager en 2018

L’Associated Press s’est récemment procurée une copie du rapport gouvernemental détaillant le nombre de ressortissants chinois officiellement interdits de voyager au cours de l’année 2018. Décrétée en mai dernier, cette mesure concerne les personnes possédant une faible « note sociale », prenant en compte les crimes, infractions et délits mineurs commis (comportement, incivilités…), ainsi que la situation financière (problèmes d’argent et fraudes) ou les opinions politiques de chaque citoyen de l’Empire du Milieu.

Selon le rapport publié la semaine dernière, quelque 17,5 millions de personnes ont ainsi été empêchées d’acheter un billet d’avion, et 5,5 millions des billets de train à grande vitesse l’année passée, contre seulement 6,15 millions en 2017. Aux yeux du gouvernement, la mise en place de cette note sociale permet de sanctionner tout citoyen entravant le bon fonctionnement de la société chinoise. Désormais, toute personne prise sur le fait par les caméras de vidéosurveillance, omniprésentes, voit son visage être exposé aux yeux de tous.

 

Le pire est encore à venir

À l’heure actuelle, toute personne souhaitant entrer sur le territoire chinois voit ses empreintes digitales être recueillies et consignées dans une base de données. Tandis que citoyens comme étrangers doivent présenter une pièce d’identité lorsqu’ils franchissent un poste de contrôle ou lorsqu’ils s’enregistrent à l’hôtel. Enfin, de récents rapports indépendants ont révélé que les autorités de la province du Xinjiang avaient recueilli de force des données biométriques auprès des citoyens chinois afin de pouvoir identifier plus facilement les dissidents.

Plus grave encore, le renforcement de ces mesures de contrôle devrait être étendu à l’ensemble du territoire d’ici 2020. Comme l’a précisé Maya Wang, de l’ONG Human Rights Watch : « les autorités gouvernementales chinoises espèrent clairement créer une réalité dans laquelle les mesquineries bureaucratiques pourraient considérablement limiter les droits des personnes. À mesure que le pouvoir du président Xi Jinping prendra de l’ampleur et que le système approche de sa pleine mise en œuvre, d’autres abus viendront ».

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