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Le chien serait le premier animal à avoir été domestiqué par l’homme. Un lien fort s’est hissé entre les deux entités depuis plusieurs millénaires. Les archéologues avançaient jusqu’alors une cohabitation remontant à environ 6000 ans. Pourtant, de nouvelles fouilles ont identifié un crâne vieux de 28 500 ans… ce qui bouleverserait la datation de la domestication actuelle.

Chiens, loups, une évolution commune

L’ensemble des chiens modernes sont aujourd’hui des descendants de loups gris eurasiens (également surnommés « communs »). C’est probablement cet ancêtre qui a été le premier à être domestiqué par l’homme. Une série d’évolutions a progressivement modifié le comportement agressif de cet animal en un compagnon plus docile. Un processus qui est toujours débattu au sein de la communauté scientifique.

Pour les archéologues, il est difficile de différencier les ossements d’anciens chiens de ceux de loups. Une méthode efficace consiste en une analyse des fractures qui marquent les dentitions. « Les micro-usures dentaires sont un signal comportemental qui peut apparaitre des générations avant que des changements morphologiques ne s’établissent dans une population », d’après Peter Ungar de l’université de l’Arkansas.

Cette nouvelle étude, qui sera publiée en mars dans le Journal of Archaeological Science, reprend cette approche. Des spécimens retrouvés en République tchèque ont ainsi été analysés. Pour différencier une mâchoire de chien de celle d’un loup, les chercheurs souhaitaient s’attarder sur leur mandibule, c’est-à-dire la mâchoire inférieure. Selon eux, elle serait plus courte et plus robuste chez un chien, afin de ronger des aliments plus solides.

La confirmation de cette hypothèse

En analysant une mâchoire vieille de 28 500 ans, les chercheurs ont pu confirmer leur idée initiale. Des traces d’usure ont notamment été repérées sur ces dents de chien primitif. Il est particulièrement expliqué que ces canines comportent des sillons « plus profonds dans les molaires ». Pour les scientifiques, cela signifie que des aliments plus durs étaient consommés, à l’image d’os. Et ce sont là des indices sérieux d’une domestication.

Mietje Germonpré, une paléontologue qui a travaillé sur cette étude, détaille les résultats : « Les chiens vivaient avec les hommes et recevaient sans doute les restes de nourriture — les os et carcasses — de rennes et de bœufs musqués, par exemple. »

Une situation plus sédentaire, au contraire des loups, qui se nourrissaient davantage des cadavres (de chevaux et de mammouths, de la viande tendre). Leurs dents n’étaient pas affectées de la même manière, et cela se retrouve parfaitement sur les ossements. Pour rappel, la période où les chiens se sont séparés des loups est toujours sujette à débat, certains chercheurs la font remonter à 40 000 ans, d’autres à 15 000 ans.

Ces recherches nous permettent d’en savoir plus sur les premiers chiens, ou du moins leurs ancêtres. Leur apparition est directement liée à ce changement comportemental, davantage tourné vers une relation avec l’humain. Pour rappel, le loup et le chien partagent entre 98 et 99 % de leur ADN.

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