Une sérieuse étude, menée par les chercheurs de l’université de Kyoto, a démontré que les chiens étaient sensibles aux disputes que pouvaient avoir leurs maîtres avec une autre personne. Publiée dans la revue « Animal Behaviour », cette étude renforce ainsi les liens entre l’homme et le chien. Le DGS vous en dit plus.

Pour bien comprendre cette étude, prenons tout d’abord un exemple. Imaginez un repas avec votre voisin : vous vous disputez assez fortement et le chien de votre voisin, calmement assis dans son panier, assiste à la scène. Il se peut qu’après vous avoir vu vous disputer avec son maître, le chien de votre voisin refuse tout contact affectueux avec vous. Du moins jusqu’à ce que vous fassiez « la paix » avec votre voisin.

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Un chien lèche son maître via Shutterstock

Les scientifiques japonais ont en effet montré que les chiens se montraient moins réceptifs aux propositions alimentaires des personnes s’étant disputées avec leur maître ; c’est-à-dire qu’ils « boudaient » en quelque sorte lesdites personnes. A contrario, les chiens étaient plus susceptibles d’accepter la nourriture proposée par un observateur neutre. « Nous avons découvert pour la première fois qu’un chien pouvait évaluer la sociabilité d’un individu indépendamment de son intérêt direct », a ainsi détaillé Kazuo Fujita, qui a dirigé l’étude.

L’expérience était divisée en trois groupes de 18 chiens. Le premier groupe a reçu un repas par une personne qui, sous les yeux des chiens, refusait d’aider leur maître à ouvrir une boîte de nourriture. Ensuite, les chiens avaient le choix entre une assiette servie par une personne inconnue des animaux et une assiette servie par la personne s’étant disputée avec leur maître. Les animaux du deuxième groupe avaient le choix entre une assiette servie par un individu qui aidait leur maître à ouvrir la boîte de nourriture et, encore, un acteur neutre. Enfin, les chiens du dernier groupe étaient servis par deux personnes sans interaction avec leur maître.

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Un homme et son chien via Shutterstock

Répétés quatre fois pour chaque groupe, les tests ont révélé une préférence assez inhabituelle pour les chiens dans le choix du repas. Dans le groupe 1, un seul chien sur les 18 a goûté à la gamelle proposée par la personne non coopérative alors que dans les deux autres groupes, les chiens n’ont montré aucune préférence selon les gamelles. Pour rappel, dans les deux derniers groupes, aucun individu non coopératif n’était à signaler. Ce comportement de « préférence » est vraiment inhabituel pour un canidé qui, habituellement, ne rejette aucune nourriture appréciable qui lui est proposée.

Kazuo Fujita a ainsi démontré que, tout comme les êtres humains, les chiens possèdent la capacité d’agir indépendamment de leur intérêt personnel. « Une étude similaire a montré que les capucins à houppe noire (une espèce de singes d’Amérique du Sud, ndlr) avaient cette capacité, mais il n’y a aucune preuve que les chimpanzés montrent une préférence à moins qu’il y ait un avantage pour eux » a conclu le chercheur japonais.

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Un homme joue avec son chien via Shutterstock

Cette étude menée par Kazuo Fujita est absolument édifiante. Dire que le chien est le meilleur ami de l’homme paraît ainsi très loin d’être insensé. Sensibles aux sentiments de leurs maîtres, les canidés montrent qu’ils savent mettre de côté leurs intérêts personnels pour prouver leur loyauté envers lesdits maîtres. À la rédaction du DGS, nous ne sommes pas convaincus que tous les hommes pourraient avoir cette faculté de mettre de côté leurs intérêts personnels. 

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