— © Uwe Schmidt / Wikimedia Creative Commons

Lorsque la maladie frappe, les chauves-souris vampires sauvages s’isolent volontairement, ou sont forcées de le faire par leur colonie, ralentissant ainsi la propagation de la maladie, selon cette nouvelle étude.

Un comportement commun à de nombreuses espèces animales

Si l’adoption d’un tel comportement avait été précédemment observée chez des chauves-souris en laboratoire, ces travaux récemment publiés dans la revue Behavioural Ecology sont les premiers à documenter le principe de distanciation sociale dans la nature. Selon les scientifiques, de tels changements de comportement social, impliquant que les individus en bonne santé évitent ceux qui sont malades, peuvent modifier significativement la manière dont un agent pathogène se propage dans une population et entraîner une nette diminution des taux de transmission.

Au cours des dernières décennies, les chercheurs ont constaté que chez certains insectes sociaux, les individus malades s’isolaient ou étaient exclus du groupe, et observé chez diverses autres espèces des changements incluant une attitude plus léthargique et une baisse des niveaux de sociabilité, qui induisaient une distanciation sociale ne nécessitant pas d’intervention de la part des individus en bonne santé.

Afin de voir comment les chauves-souris vampires réagissaient, une équipe de chercheurs américains s’est rendue au Belize et a capturé 31 femelles adultes qui avaient élu domicile à l’intérieur d’un arbre creux, et ont simulé la maladie en injectant à la moitié des spécimens des endotoxines favorisant une réponse immunitaire. Dans le même temps, les individus restants de la colonie, qui constituaient le groupe de contrôle, ont reçu des injections de solution saline.

Des interactions plus courtes et moins nombreuses pour les spécimens affaiblis

Durant trois jours, les chercheurs ont fixé des capteurs de proximité sur les chauves-souris, puis les ont relâchées afin de suivre l’évolution dans le temps des interactions entre les 16 spécimens « malades » et les 15 chauves-souris témoins dans des conditions naturelles. Ce qui leur a permis de constater un nombre plus faible d’interactions, se révélant également plus courtes, pour les chauves-souris malades, qui étaient également moins susceptibles de s’associer à leurs camarades en bonne santé.

En moyenne, au cours des 6 heures d’efficacité du traitement, les membres du groupe témoin s’associaient avec 4 individus de plus que les chauves-souris « malades », qui passaient 25 minutes de moins à interagir avec leurs semblables. Les chercheurs ont également constaté que les chauves-souris témoins avaient davantage tendance à interagir avec les représentantes de leur groupe qu’avec les spécimens affaiblis. Des différences ayant progressivement diminué lorsque les effets du traitement ont commencé à s’estomper, et se révélant également moins notables lorsque les animaux dormaient ou chassaient hors du nid.

« Les capteurs nous ont ouvert une nouvelle fenêtre fascinante sur la façon dont le comportement social de ces chauves-souris change d’heure en heure, et même de minute en minute au cours du jour et de la nuit », conclut Simon Ripperger, auteur principal de l’étude. « Nous sommes passés d’une collecte quotidienne des données à une mesure qui peut désormais s’effectuer toutes les quelques secondes. »

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1 Commentaire
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vilain Rosette
vilain Rosette
3 années

Les animaux sont plus sages que les humains,!!!!.