Mercredi 6 mars, Chanel s’est offert un décor à la hauteur de sa démesure en plein coeur de Paris… une forêt de quelques dizaines d’arbres à l’intérieur du Grand Palais. Accusée de green washing par les défenseurs de l’environnement, la marque s’en défend vigoureusement. 

 

Chanel accusée de green washing 

Sous couvert de vouloir promouvoir la beauté de notre mère nature, Chanel est habituée à ce genre de défilés d’inspiration naturelle : décors aquatiques, volcaniques, champêtres ou minéraux, en 2010, la marque de luxe avait même fait venir des blocs de glace de Suède pour rappeler la banquise et en 2012, des éoliennes étaient venues fleurir les catwalks de la Fashion Week pour la collection printemps/été.

Une politique quelque peu ironique lorsqu’on sait que Chanel utilise toujours des fourrures d’animaux pour couvrir les épaules de ses aficiconados. Une habitude qui lui vaut d’être taxée de green washing (ou éco blanchiment) par les défenseurs de l’environnement, une technique marketing qui vise à mettre en valeur un aspect écologique d’une marque pour faire oublier d’autres aspects moins valorisables.

femme en manteau de fourrure

Les associations écologistes en rogne

Ce mercredi 6 mars, c’est un nouveau scandale qui frappe la maison de couture avec la déforestation de chênes parfois centenaires dans une forêt du Perche pour quelques heures de défilé ambiance clairière. Feuilles mortes, arbres, odeurs de sous-bois, tout y était, mais si cette reconstitution verte n’a sans doute pas manqué d’émerveiller les aficionados de la marque, les associations écologistes, elles, ont vu rouge.

France Nature Environnement parle “d’hérésie” et n’hésite pas à rappeler à la marque dans un communiqué qu’elle est “en décalage complet avec les réels enjeux de protection de la nature et de l’environnement” alors qu’en tant que fer de lance de la mode française celle-ci devrait plutôt donner le bon exemple.

Elle accuse la marque de ne pas se soucier du temps que les arbres du diamètre de ceux utilisés ont mis pour pousser et questionne sur le destin incertain des chênes une fois le défilé de trois heures terminé. Finiront-ils leur carrière de décor dans une benne à ordures ou leur sort a-t-il été réfléchi préalablement par la marque? Toutes ces questions auraient pu être évitées si la marque avait tout simplement décidé de faire le défilé au coeur même d’une forêt, le spectacle aurait été autrement plus spectaculaire, la nature mieux promue et les arbres auraient connu une longue vie paisible.

 

Une marque qui a réponse à tout

Des critiques entendues par Chanel qui se défend des accusations de France Nature Environnement et assure avoir tout prévu. La marque affirme qu’il ne s’agit en aucun cas d’arbres centenaires, mais de chênes et de peupliers qui ont été acquis dans le cadre d’un plan de coupe autorisé. Une information plus que douteuse selon les spécialistes étant donné la hauteur des arbres et le diamètre de leurs troncs.

La maison de luxe assure de plus qu’elle s’engage à replanter 100 arbres dans la forêt du Perche et que les arbres abattus pour le défilé finiront leur vie dans une scierie ou leurs troncs seront utilisés pour faire des planches de bois quand leurs branches serviront à faire des copeaux ensuite recyclés en compost.

Et quid de la suggestion de France Nature Environnement de faire le défilé dans une forêt? Irréalisable selon Chanel, d’un point de vue organisationnel et sécuritaire. Chanel a vraiment réponse à tout mais on ne sait trop quoi penser de leur vision de la mode éthique…

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