Protéger les astronautes contre les rayonnements cosmiques hautement mortels dans l’espace reste l’un des plus grands défis des chercheurs en aérospatiale. Il semblerait que les scientifiques aient enfin trouvé la solution à ce problème. Pour ce faire, ils pensent pouvoir utiliser des champignons capables d’absorber des radiations, des champignons qui ont été trouvés à Tchernobyl.

Un champignon capable d’absorber les rayonnements radioactifs, de s’autoguérir et de s’autorépliquer

Une équipe de chercheurs de l’université Johns Hopkins et de l’université de Stanford a testé la viabilité de l’utilisation d’un type de champignon pour protéger les astronautes contre les radiations cosmiques. Ces champignons ont été trouvés en croissance dans certains des réacteurs nucléaires détruits sur le site de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. Contrairement à de nombreux êtres vivants vivant à cet endroit, ce champignon – le Cladosporium sphaerospermum – n’a pas souffert de l’énergie radioactive des lieux.

Au contraire, ces champignons extrémophiles se sont servis de cette énergie généralement nocive à leur propre usage. Découvert pour la première fois en 1886, le C. sphaerospermum est en effet un champignon mélanisé et « radiotrophique » ; c’est-à-dire un organisme capable de convertir l’énergie radioactive en énergie chimique. Plus précisément, le champignon utilise des pigments de mélanine à l’intérieur de ses parois cellulaires de la même manière qu’une plante utilise la photosynthèse pour convertir la lumière visible en énergie utile.

Face à ce phénomène étonnant, les chercheurs ont décidé de collecter des échantillons pour les cultiver dans des boîtes de Petri. Trente jours après la mise en boîte, il a été constaté que les champignons ont permis de réduire l’impact des rayonnements radioactifs d’environ 2 % par rapport à ce qui a été observé chez des échantillons témoins ne contenant pas de champignon. Il faut savoir que cette expérience a été réalisée sur la Station spatiale internationale afin d’essayer de savoir si le champignon pourrait réellement être utilisé dans l’espace.

— PRESSLAB / Shutterstock.com

Un champignon qui ouvre la voie à de nombreuses possibilités

À noter que l’échantillon n’avait qu’une épaisseur de 2 centimètres et qu’une aussi petite quantité ne pourrait suffire pour protéger contre les rayonnements cosmiques. Une couche de 21 centimètres d’épaisseur de ce champignon pourrait « annuler en grande partie l’équivalent d’une dose annuelle de rayonnement de l’environnement à la surface de Mars », ont expliqué les chercheurs dans un article prépublié sur bioRxiv. Outre sa capacité à bloquer les rayonnements radioactifs, ce champignon possède également l’incroyable capacité de s’autorépliquer et de s’autoguérir, a expliqué Nils Averesch, coauteur principal de l’étude, à New Scientist.

Étant donné les incroyables capacités de ce champignon, d’autres usages – notamment pour la fabrication de protections solaires – sont envisageables pour exploiter son plein potentiel, a rapporté Interesting Engineering. Quoi qu’il en soit, la priorité sera en faveur des recherches pour l’utilisation en vue de l’exploration spatiale. En effet, les scientifiques espèrent que l’usage de ce champignon contre les rayonnements cosmiques sera une solution viable en vue du programme Artemis qui prévoit d’amener l’homme sur la Lune en 2024 et sur Mars en 2028.

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