
Une longue quête. Après des décennies de recherches, le champignon capable de produire de grandes quantités d’un composé utilisé pour synthétiser le LSD a finalement été identifié.
Periglandula clandestina
Il y a près d’un siècle, le chimiste suisse Albert Hofmann avait émis l’hypothèse que « « l’ipomée bleu d’azur » (Ipomoea tricolor), plante grimpante endémique de l’Amérique centrale et du Sud, abritait potentiellement une espèce fongique productrice d’alcaloïdes, substances réputées pour leurs effets psychoactifs.
En dépit de recherches approfondies, le père du LSD (acide lysergique diéthylamide) n’avait jamais pu « mettre la main » sur cette espèce symbiotique. Grâce aux travaux de Corinne Hazel, étudiante en microbiologie environnementale à l’université de Virginie-Occidentale, c’est désormais chose faite.
Détaillée dans la revue Mycologia, la découverte est intervenue dans le cadre de travaux visant à mieux comprendre la transmission des alcaloïdes via le système racinaire d’I. tricolor.
#A newly discovered #Fungus, Periglandula clandestina, found in morning glory plants, produces ergot alkaloids similar to those used in LSD, opening new possibilities for pharmaceutical research. https://t.co/8d37adrev3 https://t.co/3qkPBTk5W6
— Phys.org (@physorg_com) June 2, 2025
Selon la chercheuse, si de nombreux indices indiquaient que la plante abritait bien un tel champignon, il n’avait jamais été directement observé. En examinant la surface des graines de son spécimen, elle a remarqué une couche de duvet révélatrice. Des analyses microscopique et génétique ont permis d’établir qu’il s’agissait d’une espèce nouvelle pour la science, baptisée Periglandula clandestina.
Des implications potentielles pour la médecine et l’agriculture
Les données biochimiques confirment que le champignon est capable de produire de grandes quantités d’alcaloïdes, avec des implications potentielles pour la médecine et l’agriculture.
« Les ipomées présentent des concentrations élevées de dérivés de l’acide lysergique qui leur confèrent leurs propriétés psychédéliques », explique Daniel Panaccione, co-auteur de la nouvelle étude.
« Beaucoup de substances sont toxiques. Mais si vous les administrez à la bonne dose ou si vous les modifiez, elles peuvent devenir des produits précieux. En les étudiant, nous pourrions trouver des moyens d’éliminer leurs effets indésirables. »
Si vous vous posiez la question, voici ce qui se produit lorsqu’un humain prend 550 doses de LSD.
Par Yann Contegat, le
Source: Science Alert
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