Plusieurs chercheurs de l’université de Los Angeles ont ainsi constaté qu’en modulant la pression artérielle, les cerveaux des hommes et des femmes ne réagissaient pas de la même façon, soulignant ainsi une différence sexuelle à l’oeuvre dans la régulation du système neurologique, plus précisément dans le fonctionnement du cortex insulaire. Une découverte qui pourrait améliorer la médecine.
Menés par le Dr Paul Macey, des chercheurs ont décidé d’étudier les effets de la pression artérielle sur l’activité cérébrale. Le compte rendu qu’ils donnent de leur étude dans un article paru au sein de la revue Frontiers in Neurology en juin 2016 est étonnant.
Le cortex insulaire constitue une partie du cortex cérébral et forme l’un des lobes du cerveau. Sa fonction exacte est encore mal connue, mais il est associé au système limbique ainsi qu’à certaines émotions telles que le dégoût et la dépendance ou encore à certains phénomènes tels que la régulation de la pression artérielle.
Lors de la modulation de la pression artérielle sur plusieurs sujets, ce qu’observent Paul Macey et son équipe au moyen d’une IRM du cerveau, est une différence de réaction entre la partie avant droite du cortex insulaire selon que celui-ci est situé dans la boîte crânienne d’un homme ou d’une femme. Chez les hommes, cette zone s’est trouvée être suractivée par l’augmentation de la pression artérielle quand, chez les femmes, celle-ci restait muette.
Cette étude fait suite aux conclusions tirées d’une expérience précédente, où le même groupe de recherche avait trouvé une pertinence au facteur sexuel dans l’appréhension de l’apnée obstructive du sommeil. Ceux-ci avaient mis en évidence des différences sexuelles significatives au niveau du rythme cardiaque et du débit sanguin cérébral lorsque la pression artérielle était modifiée.
Ces différences sexuelles constatées au niveau du fonctionnement neurologique ne peuvent cependant en aucun cas établir ou justifier une quelconque hiérarchie entre les sexes. Les différences observées sur le plan neurologique mais aussi biologique par la communauté scientifique, loin de viser à la confirmation de clichés sexistes, ne font que confirmer le mythe de l’indifférenciation sexuelle.
Aussi, loin de viser à la formulation de jugements de valeur dangereux et sexistes, ces conclusions scientifiques doivent être prises en compte parce qu’elles peuvent servir à une meilleure appréhension des différences sexuelles en matière de maladies cardiovasculaires ou neurologiques et donc, à une meilleure prise en charge médicale. Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez découvrir cette carte du cerveau humain qui est d’une précision incroyable.
Par Sophia Manini, le
Source: Slate
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