Ce pistolet à peau pourrait bien révolutionner le traitement des grands brûlés et la dermatologie en général. Petit bijou technologique, il utilise les cellules souches pour réparer les cicatrices. Avec des résultats étonnants.
Un problème de santé publique majeur
Chaque année, d’innombrables personnes sont brûlées sévèrement (au deuxième et au troisième degrés). Différentes blessures occasionnent des millions d’hospitalisations pour être traitées. Agrafes, points de suture, colle, greffes…Les moyens existent pour guérir les patients. Mais bien souvent, les cicatrices restent. Dans le cas des grands brûlés, l’état de la peau, même après la guérison, est un véritable et terrible handicap. La méthode la plus utilisée, la greffe, consiste à utiliser la peau d’une autre partie du corps pour recouvrir la zone atteinte, avec des différences de textures et de couleurs.
Par ailleurs, les cicatrices sont souvent douloureuses. Parfois même, elles provoquent une perte des fonctions motrices. Pour certaines victimes de brûlures, les tissus se contractent et provoquent une perte de la mobilité de la zone concernée. Au delà du regard d’autrui, les victimes subissent donc des troubles physiques importants.
L’usage révolutionnaire des cellules souches
Les cellules souches sont ces cellules indifférenciées, capables de régénérer leurs semblables, de se maintenir dans le corps et de se développer par prolifération ou division dans l’organisme. Dans le cas du pistolet à peau, la technique consiste à prélever des cellules sur une partie de peau non atteinte, puis les mêler à une solution aqueuse afin de pouvoir la pulvériser sur la blessure. Les cellules n’ont plus qu’à faire leur travail de régénération. Avec des résultats étonnants.
Le PDG de RenovaCare (l’une des deux compagnies à travailler sur cet outil), Thomas Bold, tient à rassurer les plus prudents d’entre nous sur cette nouvelle technologie : « nous ne faisons rien avec les cellules. Nous les isolons juste du tissu [pour plus tard] les pulvériser ». Avec ce procédé, près de 97% des cellules resteraient indemnes, ce qui rend quasi certaine la guérison.
Des applications à venir
La Food and Drug Administration n’a pour l’instant pas encore délivré de permis de commercialisation. Mais cela ne devrait pas tarder : la cinquantaine de patients traités (aux États-Unis et en Argentine) à titre expérimental n’ont à cet heure pas eu à subir de complication. Mais dans le domaine médical comme ailleurs, on n’est jamais trop prudent, d’autant que les études scientifiques manquent.
À l’avenir, une éventuelle commercialisation bouleverserait le paysage de la dermatologie. Cette technique serait en effet potentiellement apte à remplacer toutes les méthodes existantes jusqu’ici. Surtout, des applications pourraient être développées, notamment dans le secteur très rentable de la chirurgie esthétique, puisqu’elle peut s’appliquer à toutes les cicatrices (tatouages, césariennes…). Théoriquement, même les rides pourraient être réduites par les cellules souches. Or quand révolution médicale rime avec profit commercial, les progrès ont tendance à être d’autant plus rapides…
Par Tristan Castel, le
Source: Wired
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