― Sergey Mironov / Shutterstock.com

Des chercheurs suisses ont fait des études sur les cauchemars pour tenter d’en apprendre plus sur ce phénomène qui nous terrorise pendant notre sommeil. Selon eux, les mauvais rêves pourraient nous aider à surmonter nos angoisses du quotidien.

Les cauchemars aident à gérer la peur au quotidien

Les cauchemars n’ont pas que des aspects négatifs. Des chercheurs de l’université de Genève (UNIGE) et de l’université du Wisconsin (États-Unis) ont découvert qu’ils servent à mieux appréhender nos peurs dans la vie réelle. Pour parvenir à ce constat, une étude, publiée dans le journal Human Brain Mapping, a été réalisée sur 18 volontaires. Des électrodes ont été posées sur leur crâne pendant toute une nuit.

Les chercheurs ont constaté que l’insula et le cortex cingulaire, deux zones cérébrales, entrent en activité lorsque le sujet fait un cauchemar : « L’insula est aussi impliquée dans l’évaluation des émotions à l’éveil, et s’active systématiquement en cas de peur ressentie. Le cortex cingulaire, quant à lui, joue notamment un rôle dans la préparation des réactions motrices et comportementales en cas de danger », expliquent les scientifiques.

Une deuxième étape a été réalisée. Pendant une semaine, les chercheurs ont demandé à 89 personnes d’écrire dans un carnet leurs émotions et leurs rêves. Pendant qu’ils passaient une analyse IRMf, les chercheurs leur montraient des images neutres et effrayantes. Ils ont constaté que plus une personne avait eu peur dans son sommeil, plus elle était apte à gérer une situation effrayante et à contrôler ses émotions : « Nous avons constaté que plus une personne avait ressenti de la peur dans ses rêves, moins l’insula, le cingulaire et l’amygdale étaient activés lorsque cette même personne était confrontée à des images négatives. »

― Tero Vesalainen / Shutterstock.com

Des études dénuées de preuves tangibles

D’un côté, étant donné qu’il n’existe pas d’expériences antérieures sur lesquelles s’appuyer, les résultats de l’étude laissent sceptique. Il n’y a pas eu d’analyse IRMf avant l’expérience, il y a tout de suite eu les analyses durant l’expérience. En termes scientifiques, il n’y avait pas de témoin, ce qui équivaut à l’inexistence de point de comparaison. Par conséquent, il est difficile d’affirmer que ce sont vraiment les cauchemars qui aident les gens à mieux gérer la peur dans leur vie quotidienne.

D’un autre côté, la durée de l’expérience d’une semaine ne permet pas pour autant d’évaluer avec exactitude l’effet des cauchemars sur des situations dans la vie quotidienne. De ce fait, on ne peut pas vérifier si les personnes ayant fait des cauchemars et celles qui n’en ont pas fait réagissent différemment face à une situation donnée. En effet, il est tout à fait possible que les deux adoptent le même comportement face aux mêmes circonstances, rien n’est moins sûr.

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