Des chercheurs américains ont découvert que la progéniture d’une femelle requin-zèbre de l’aquarium John G. Shedd était le fruit d’un mode de reproduction monoparental extrêmement peu courant chez les vertébrés, intervenu dans un contexte improbable.
Des cas de reproduction asexuée improbables
Si la reproduction asexuée ou « parthénogenèse », n’impliquant pas l’intervention d’un mâle pour féconder l’œuf, s’avère courante chez des animaux tels que les étoiles de mer, ainsi que certaines espèces d’insectes et de vers des profondeurs, il s’agit d’un phénomène rare chez les vertébrés, observé au cours des dernières années chez le condor californien ou l’anaconda.
Alors que les scientifiques supposaient que les vertébrés femelles se tournaient vers la parthénogenèse en l’absence de mâles, une équipe du Field Museum of Natural History de Chicago a récemment découvert qu’une femelle requin-zèbre avait eu recours à ce type de reproduction, quand bien même des mâles reproducteurs sains se trouvaient dans le même bassin.
« Nous savons depuis plusieurs années que la parthénogenèse intervient chez des animaux comme les requins, mais les causes les poussant à y recourir demeurent obscures », explique Kevin Feldheim, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans le Journal of Fish Biology. « Nos travaux contribuent à éclairer ces naissances virginales. »
« Il s’agit seulement du second cas avéré où des requins sont nés par parthénogenèse alors qu’il y avait des partenaires sains disponibles », poursuit le chercheur. « En plus de bouleverser ce que nous pensions savoir sur le comment et le pourquoi de ce mode de reproduction, ces travaux illustrent un aspect essentiel de la science : nous apprenons en permanence. »
Une espérance de vie de quelques mois seulement
Bien que les créatures issues de ce type de reproduction possèdent une espérance de vie de quelques mois seulement, en raison des conditions génétiques récessives rares qu’elles sont susceptibles de présenter, l’observation de plusieurs cas chez des requins-zèbres en captivité a d’importantes implications pour le maintien d’une diversité génétique maximale au sein des aquariums ainsi que la conservation de leurs congénères sauvages.
« Les populations de requins-zèbres se révélant quasiment éteintes dans certaines parties du globe, il est essentiel d’en savoir plus sur la parthénogenèse et d’étudier la composition génétique des populations en captivité afin de pouvoir prendre des décisions éclairées pour la conservation de l’espèce », conclut Lise Watson, co-auteure de l’étude.
Par Yann Contegat, le
Source: Earth
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