S’appuyant sur plus d’une centaine de milliers d’IRM, une équipe internationale de scientifiques a pu suivre précisément l’évolution de la structure et du volume cérébral tout au long de notre vie.
Des informations précieuses
Détaillés dans la revue Nature, ces travaux ont impliqué l’analyse de 123 984 scans d’imagerie par résonance magnétique cérébrale de plus de 101 457 humains (d’un fœtus de 16,5 semaines à des personnes de 100 ans), provenant de plus de 100 études. Selon leurs auteurs, il s’agit des premières recherches à établir des schémas de développement cérébral des premiers aux ultimes stades de la vie.
Il s’est avéré que le cerveau humain passait de 10 à 80 % de son volume maximal entre l’âge de 4 mois et de trois ans environ, atteignant un pic de 1 066 centimètres cubes vers l’âge de 11 ans avant de diminuer progressivement. L’équipe a également constaté que l’épaisseur maximale du cortex (région externe du cerveau) était en moyenne atteinte vers l’âge de 1,7 an.
L’amincissement du cortex ayant été associé à des maladies neurologiques telles que la maladie d’Alzheimer, cette découverte suggère que le développement précoce du cerveau peut avoir une influence sur le risque de développer cette affection plus tard dans la vie.
« Si cette caractéristique a des effets plus tard dans la vie et que l’épaisseur corticale atteint un pic très tôt, cela pose la question intéressante de savoir si nous devrions explorer les facteurs susceptibles de favoriser ces maladies dès le plus jeune âge », souligne Jakob Seidlitz, co-auteur de l’étude.
Vers un meilleur diagnostic des troubles et maladies neurologiques
Ce type de cartographie pourrait un jour servir de référence pour la croissance cérébrale standard, à l’instar des courbes de croissance pédiatriques, et aider les cliniciens et les chercheurs à mieux suivre l’apparition des troubles neurologiques.
« Il s’agit d’une première étape colossale vers la création de cartes de développement cérébral qui permettront un diagnostic plus précis et précoce des schémas de développement atypiques et des maladies neurodégénératives », conclut Vaidehi Natu, de l’université Stanford.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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