Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’une des plus anciennes représentations de Jésus-Christ n’a pas été découverte sur un site archéologique du Proche-Orient, mais sur les pentes de la plus célèbre colline de Rome.
Le « graffiti d’Alexamenos »
Gravé au IIe ou IIIe siècle de notre ère, le « graffiti d’Alexamenos » fait partie des plus précoces représentations picturales du Christ crucifié jamais découvertes. Une époque où le christianisme, qui deviendrait plus tard la religion officielle de l’Empire romain, était largement considéré par ses citoyens comme une secte juive, et ses adeptes régulièrement jetés aux lions.
Cette caricature antique représente une figure de forme humaine crucifiée et affublée d’une tête d’âne, ainsi qu’un homme effectuant un salut ou une prière. Rédigée dans un grec approximatif, l’inscription « Αλεξαμενος ϲεβετε θεον » les accompagnant signifierait « Alexamenos adore son dieu ».
Découverte en 1857, lors de la mise au jour des vestiges de la domus Gelotiana, un bâtiment proche du palais impérial où les esclaves romains étaient « formés », l’oeuvre est actuellement conservée au musée du Palatin, situé sur le mont du même nom.
Des chrétiens suspectés de pratiquer l’onolâtrie
Le fait que Jésus soit représenté sous les traits d’un âne serait lié à la croyance largement infondée voulant que les Juifs et les premiers chrétiens pratiquaient l’onolâtrie, c’est-à-dire l’adoration des ânes ou des mulets. Une telle confusion serait née de l’assimilation des individus suivant les préceptes de la Bible hébraïque aux adorateurs de Seth, divinité de l’Égypte antique au museau effilé et aux oreilles dressées, souvent associée à ces animaux.
Tout a commencé à changer en 312 de notre ère, lorsque Constantin est devenu le premier empereur romain à se convertir au christianisme, devenu la principale religion romaine sous le règne de Théodose Ier (379 à 395 de notre ère).
Au cours des dernières décennies, de nombreux graffitis romains ont été découverts, représentant majoritairement des phallus, considérés comme des symboles de chance, de fertilité et conférant également une protection contre les mauvais esprits.