Caral
— © AlisonRuthHughes / Wikimedia Commons

Avant l’essor de l’Empire inca, une autre civilisation a prospéré dans le continent andin : la culture Caral. Née dans le désert, elle est considérée comme la première civilisation mondiale de l’Amérique. Ses habitants ont su tirer parti des ressources naturelles de la vallée de Supe et de l’océan Pacifique pour développer une société complexe et organisée. Ils ont construit des pyramides impressionnantes, établi un réseau commercial étendu et élaboré un calendrier astronomique. Mais que savons-nous vraiment de cette culture mystérieuse qui a précédé les Incas de 4 400 ans ?

Une organisation sociopolitique avancée

La culture Caral est reconnue comme la plus ancienne ville américaine. Selon les études archéologiques, elle a existé entre 2600 et 2000 ans avant Jésus-Christ. Elle fait partie des six centres de civilisation mondiaux, avec l’Égypte, la Chine, l’Inde, la Mésopotamie et la Méso-Amérique. Elle a influencé toutes les autres cultures du Pérou ancien par son modèle d’organisation sociopolitique.

La civilisation Caral était pacifique et respectueuse de la diversité culturelle. Elle interagissait avec les sociétés de la côte, des montagnes et de la jungle par le biais du troc, c’est-à-dire l’échange de biens sans utiliser d’argent. Elle vivait en harmonie avec la nature et adaptait ses activités aux cycles climatiques.

— © Håkan Svensson / Wikimedia Commons

Une architecture monumentale et sismique

La ville sacrée de Caral se distingue par ses structures pyramidales tronquées, qui servaient de temples ou de lieux de sacrifices. La plus grande pyramide mesure plus de 29 mètres de haut et couvre plus de 25 mètres carrés. Elle comprend une place circulaire en contrebas, où se déroulaient des cérémonies publiques.

Les bâtiments étaient construits à partir de plates-formes superposées en pierre, assemblées au mortier avec du gravier et de l’argile. Les enceintes et les salles étaient faites en quincha, une technique consistant à tresser des branches et à les recouvrir d’argile. Pour assurer la protection sismique des constructions, les Carals utilisaient des “shicras”, des sacs de fibres végétales remplis de pierres de différentes tailles.

Une économie basée sur l’agriculture et le coton

La civilisation Caral dépendait principalement de l’agriculture pour assurer sa subsistance. Ses principaux aliments étaient les haricots, les courges et une variété unique de maïs. Elle produisait également du coton, qu’elle utilisait pour fabriquer des vêtements et des objets tels que des sacs, des cordes, des filets et des lignes de pêche. Elle exploitait le coton de Supe, qui se décline en plusieurs teintes, pour réaliser des greffes et créer de nouvelles couleurs.

Le coton était aussi un produit d’échange très prisé par les autres peuples. Les Carals troquaient leur coton contre du poisson, du sel, du coquillage ou du bois. Ils avaient ainsi accès à des ressources qu’ils ne pouvaient pas obtenir dans leur environnement immédiat.

Un héritage culturel riche et mystérieux

La culture Caral a légué à l’humanité un patrimoine culturel remarquable. Elle a acquis des connaissances astronomiques qui lui ont permis d’élaborer son propre calendrier pour déterminer les dates des événements importants. Elle a utilisé le monolithe de Caral, une pierre taillée située au milieu de la citadelle et qui servait probablement d’horloge solaire.

Elle a aussi inventé le “quipu”, un instrument constitué de cordes nouées qui servait à enregistrer ou à comptabiliser des objets. Cet outil a ensuite été utilisé par la culture inca.

Les pratiques religieuses de la civilisation Caral restent mystérieuses, car peu de preuves ont été découvertes. On pense que la religion jouait un rôle majeur dans l’unification de cette civilisation. Il devait exister des individus chargés d’accomplir les cérémonies religieuses et de servir d’intermédiaires entre les hommes et les dieux.

Un autre mystère concerne le cimetière de cette civilisation, qui n’a pas encore été localisé. Selon certaines théories, les Carals enveloppaient les morts et les jetaient à la mer. Cela expliquerait l’absence de traces de sépultures dans la ville sacrée. Pour aller plus loin, découvrez 10 anciennes civilisations dont vous n’avez jamais entendu parler.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments