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Pourquoi notre capacité d’attention diminue et comment l’améliorer ?

La clé semble résider dans la motivation

Personne qui utilise son téléphone
― Dragana Gordic / Shutterstock.com

Nous vivons à une époque où les sollicitations sont constantes : écrans, notifications, flux d’informations sans fin. Dans ce contexte, l’idée que notre capacité d’attention s’effondre revient régulièrement dans les médias. Selon une étude menée en 2015 par Microsoft, la durée moyenne d’attention serait passée de 12 secondes pour la génération Y à seulement 8 secondes pour la génération Z. Ce chiffre peut sembler abstrait, mais il se reflète dans des situations concrètes.

L’attention, un mécanisme complexe

L’attention est essentielle dans nos interactions quotidiennes. Cependant, il est important de noter qu’il existe plusieurs formes d’attention, et elles ne diminuent pas toutes de manière uniforme. Par exemple, dans le football, un gardien doit utiliser ce qu’on appelle l’attention de balayage visuel, qui consiste à analyser rapidement son environnement pour décider à qui passer le ballon. Ce type d’attention est une forme de « cognition chaude », c’est-à-dire un processus décisionnel rapide et instinctif, influencé par les émotions et le contexte social.  

À l’inverse, l’attention soutenue relève davantage de la « cognition froide », rationnelle et réfléchie. Elle est mobilisée lorsque nous analysons des vidéos de matchs ou prenons des décisions stratégiques avec du temps devant nous. Il y a également l’attention divisée, qui est mobilisée lorsque l’on jongle entre plusieurs activités.

Différentes régions du cerveau sont impliquées dans ces types d’attention. Les décisions rapides engagent des zones comme le cortex préfrontal ventromédial, qui gère les émotions, tandis que les décisions réfléchies activent le cortex préfrontal dorsolatéral, responsable des fonctions exécutives comme le contrôle et la mémoire à court terme.

Le rôle des émotions et des premières impressions

Nos décisions rapides reposent souvent sur l’instinct. Les premières impressions en sont un bon exemple : dès que nous rencontrons une personne, notre cerveau se forge une idée immédiate de son attractivité ou de son caractère. Cette réaction rapide mobilise une zone spécifique, le cortex préfrontal dorsomédial.

Ces jugements initiaux peuvent évoluer avec une attention plus soutenue. Jane Austen illustre bien ce processus dans Orgueil et Préjugés, où Elizabeth Bennet et M. Darcy transforment leurs impressions négatives initiales en sentiments positifs en apprenant à mieux se connaître.

Les émotions jouent donc un rôle central dans la manière dont nous concentrons notre attention. Une première impression positive peut rester gravée longtemps et, si elle se confirme, déboucher sur une relation durable, parfois même sur ce que l’on appelle un « coup de foudre ».

Motivation et concentration

Un facteur clé pour maintenir l’attention est la motivation. Par exemple, des parents d’enfants atteints de TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité) sont souvent surpris de voir leurs enfants incapables de se concentrer sur leurs devoirs, mais capables de passer des heures à jouer à des jeux vidéo. Dans ce cas, ce n’est pas un déficit global d’attention, mais une différence de motivation.

Cela suggère que pour améliorer notre capacité d’attention, il faut rendre les tâches plus engageantes et agréables. Par exemple, les jeunes de la génération Z passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, écoutent des podcasts ou consomment des livres audio, ce qui montre qu’ils peuvent maintenir leur attention sur des contenus attractifs. Ils privilégient également les formats qui permettent de faire plusieurs choses en même temps.

La durée et la qualité des apprentissages

La diminution de l’attention ne se limite pas à des tâches superficielles. Des études montrent que l’attention soutenue diminue également, ce qui a un impact sur l’apprentissage. Certains psychologues suggèrent que les cours magistraux devraient être raccourcis pour mieux capter l’attention des étudiants.  

Cependant, une étude menée auprès d’étudiants en médecine a révélé que les informations présentées entre 15 et 30 minutes étaient celles dont on se souvenait le mieux. En revanche, les 15 premières minutes étaient les moins mémorables. Cela indique que le contenu et la manière dont il est présenté jouent un rôle crucial dans la mémorisation. La place que les étudiants choisissent dans l’amphithéâtre influence aussi leur capacité à retenir des informations : ceux assis à l’avant se souviennent de 80 % du contenu, contre 71 % pour ceux au milieu et 68 % pour ceux à l’arrière. Cela pourrait refléter une motivation plus forte chez ceux qui s’installent près de l’enseignant.

Neil Bradbury, chercheur en biophysique, souligne que la motivation des apprenants, combinée à l’enthousiasme des enseignants et à un contenu visuel de qualité, est essentielle pour maintenir l’attention. Alterner entre l’écoute, la visualisation et l’écriture peut également aider à retenir l’attention du public. Pour concevoir un contenu engageant, il est important de se mettre à la place de son audience. Cela revient à utiliser une « cognition chaude », en réfléchissant à ce qui captera leur intérêt et suscitera leur curiosité.

Alors que notre capacité d’attention semble diminuer, tout n’est pas perdu. En comprenant les différents types d’attention et en adaptant les méthodes d’apprentissage ou de communication, il est possible de capter et de maintenir l’intérêt. La clé réside dans la motivation : plus une tâche est engageante, plus il devient facile de s’y consacrer pleinement. Par ailleurs, voici 6 stratégies efficaces pour améliorer votre concentration.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: ZME Science

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