Homme de Piltdown
— © Geological Society of London / Wikimedia Commons

Au début du XXe siècle, un avocat britannique avait créé la sensation en présentant les restes d’un mystérieux hominidé aux caractéristiques simiesques marquées. Ce n’est que des décennies plus tard que le canular de l’Homme de Piltdown a finalement été révélé.

Fraude paléoanthropologique

En 1912, Charles Dawson contacte le musée d’histoire naturelle de Londres suite à la découverte de ce qu’il prétend être un chaînon manquant entre le singe et l’Homme. Mis au jour à Piltdown, dans le sud-est de l’Angleterre, ces fragments fossilisés de crâne et de mâchoire sont analysés par le conservateur Arthur Smith Woodward, qui les authentifie et estime leur âge, sur la base de leur teinte, à environ un demi-million d’années.

Les reliques d’Eoanthropus dawsonil’Homme de l’aube de Dawson ») sont officiellement dévoilées lors d’une réunion de la Société de géologie de Londres en décembre de la même année. Si bon nombre des paléontologues restent perplexes, l’Homme de Piltdown est largement accepté comme une nouvelle espèce d’hominidé par la communauté scientifique de l’époque.

Il faut attendre 1953 et la parution d’un article dans le New York Times pour que la supercherie, décrite comme « un canular des plus élaborés sans équivalent dans l’histoire des découvertes paléontologiques » soit révélée : il s’agit de morceaux de crâne humain moderne, d’une mandibule d’orang-outan et de molaires de chimpanzé, limées pour imiter l’usure des dents humaines.

— © J. Arthur Thomson / Wikimedia Commons

En 1959, la datation au carbone 14 des ossements, teintés par Dawson avec une solution ferreuse afin qu’ils paraissent beaucoup plus anciens, révèle que ceux-ci n’ont en réalité pas plus de quelques siècles.

Une récente reconstitution faciale

Bien que l’Homme de Piltdown n’ait jamais existé, l’expert brésilien Cícero Moraes et ses collègues ont récemment dévoilé la reconstitution faciale de cet hominidé, supposé avoir arpenté notre planète il y a des centaines de milliers d’années.

Basé sur les scans crâniens d’humains, d’orangs-outans et de chimpanzés, le modèle numérique a été agrémenté de marqueurs d’épaisseur des tissus mous (peau et muscles faciaux), déformés afin de correspondre à sa morphologie particulière.

Pour aller plus loin, découvrez ces 10 canulars qui ont marqué l’histoire.

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