L’Agence du médicament vient de suggérer qu’une expérimentation thérapeutique du cannabis pourrait être mise en place d’ici la fin 2019. Une bonne nouvelle pour traiter « certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d’une mauvaise tolérance » des traitements existants, estiment des experts indépendants.

La France et le cannabis, l’éternel débat.

Si une trentaine de pays dans le monde ont déjà autorisé l’usage du cannabis thérapeutique (Canada, Norvège, Suisse, Israël, Turquie…), la France est depuis quelques années restée relativement en marge de ces évolutions.

La situation est-elle enfin en train de changer ? C’est ce que laissent à penser les déclarations récentes de Dominique Martin, directeur de l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments qui après sa rencontre avec un comité d’experts s’est prononcé en faveur de la mise en place d’une expérimentation avant la fin 2019.

Entre janvier et juin 2019, cinq nouvelles réunions de ce comité d’experts sont attendues dans le but d’un lancement concret de l’opération d’ici la fin de l’année. Le but ? Un cadre juridique plus « léger » pour « gagner du temps », « ajuster le cadre » et « les modalités de prise en charge et de suivi des patients », d’après Dominique Martin.

En juillet, plusieurs élus, écrivains et médecins avaient interpellé la Ministre de la Santé pour lui demander d’aller « plus vite » pour légaliser le cannabis thérapeutique, reconnu comme très efficace dans le prise en charge de certaines douleurs.

Le cannabis thérapeutique, comment et pour qui ?

Si les réunions des experts seront capitales, c’est notamment pour évaluer plusieurs facteurs liés à la mise en place de ce système : production, prescription, distribution, forme pharmaceutique et dosage…

En raison de la nocivité relative à la combustion, la forme fumée du cannabis a d’ores et déjà été exclue comme voie d’administration, mais de nombreuses formes sont encore à l’étude, comme les sprays, l’inhalation, les gouttes, les suppositoires, les huiles, les patchs…

Si le cannabis thérapeutique venait à être légalisé et distribué, il le serait pour certaines maladies ou situations particulières. Pourraient notamment être concernés : les situations palliatives, les soins de support dans le traitement du cancer, le traitement contre la sclérose en plaques, ainsi que pour le suivi de certaines épilepsies.

Actuellement, seuls deux médicaments à base de cannabis sont légalisés en France, et se les procurer s’avère souvent laborieux : il s’agit du Marinol, un produit réservé pour traiter les douleurs liées à des lésions du système nerveux central, et dont la prescription doit être autorisée par l’Agence du médicament française, très rarement utilisé donc.

Quant au second, le Sativex, à destination de personnes souffrant de sclérose en plaques, il est autorisé mais indisponible à la vente faute d’accord de prix entre le laboratoire et les autorités de santé.

Jusqu’ici, la mise sur le marché de cannabis thérapeutique par l’Etat Français n’a donc pas été un franc succès… Patients et malades devraient donc attendre avec impatience les réunions de ce comité d’experts qui, ont l’espère, fera enfin avancer la médecine vers un bien-être prioritaire du patient, à l’abri de toute idée reçue…

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