Dans le cadre d’essais réalisés sur des animaux, des chercheurs américains ont démontré pour la première fois que les composants psychoactifs du cannabis pouvaient causer d’importantes malformations congénitales cérébrales et faciales lorsqu’ils étaient consommés durant les premières semaines de grossesse chez l’humain.

De graves malformations congénitales

Menée par des chercheurs de l’UNC School of Medicine et publiée dans la revue Scientific Reports, cette nouvelle étude montre comment une exposition ponctuelle à des cannabinoïdes (tant synthétiques que naturels) en début de grossesse peut causer d’importants problèmes de développement chez l’embryon.

Les essais ont été principalement réalisés sur des souris, qui constituent selon les auteurs de l’étude des modèles particulièrement adaptés lorsqu’il est question des premiers mois de grossesse. C’est la première fois qu’une recherche démontre un tel lien de cause à effet chez les mammifères. Il s’est avéré que les effets sur le cerveau et le développement facial causés par une exposition ponctuelle aux cannabinoïdes (CBD et THC) étaient très semblables à ceux observés chez les nourrissons souffrant du syndrome d’alcoolisation foetal (SAF).

Scott Parnell et ses collègues ont également constaté que la probabilité que ces malformations congénitales se produisent doublait lorsque les cannabinoïdes et l’alcool étaient consommés conjointement. Agissant au niveau cellulaire, ces substances perturberaient la signalisation entre les molécules et les cellules contrôlant la croissance de l’embryon.

À gauche : le cerveau d’une souris au stade fœtal. À droite : celui d’un spécimen exposé à l’alcool et à un cannabinoïde au cours du 8e jour de gestation, caractérisé par l’hypertrophie du ventricule cérébral causée par la perte de la région septale médiane (flèche noire). — © UNC School of Medicine

Une nocivité équivalente à celle de l’alcool

Alcool et cannabinoïdes ont été administrés en diverses quantités le huitième jour de gestation (correspondant chez les souris aux troisième et quatrième semaines de grossesse chez les humains), et les conséquences ne se sont pas fait attendre. « L’interaction entre l’alcool et les substances naturelles ou de synthèse dont nous avons été témoins est très préoccupante », a expliqué Eric Fish, principal auteur de l’étude. « Des études antérieures ont montré que les cannabinoïdes et l’alcool sont souvent consommés ensemble, et cette combinaison peut avoir des effets dévastateurs sur le développement de l’enfant à naître. »

Les chercheurs ont expliqué avoir choisi d’étudier les effets de cette substance à un stade précoce de la grossesse pour deux raisons : certaines femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes, et c’est également durant cette période que l’exposition à l’alcool et aux cannabinoïdes est la plus dommageable pour le développement de l’embryon. « Nous savions qu’il n’existait pas de période sûre pour boire de l’alcool durant la grossesse, et cette recherche montre que cela s’applique probablement à la consommation de cannabis », a estimé Scott Parnell.

Après avoir étudié les conséquences d’une exposition précoce et ponctuelle à ces substances, Parnell et Fish prévoient de réaliser de nouveaux essais impliquant cette fois des quantités plus faibles de cannabis tout au long de la gestation des souris, qui se rapprocheraient davantage d’une consommation régulière dans le cadre d’une grossesse humaine.

— karacheo / Shutterstock.com
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Orin
Orin
4 années

Qui a conseillé de fumer pendant la grossesse ? Personne. On voit bien l orientation de cet « article » …ridicule et anti libéralisation…ma femme fumait durant la 1 ère grossesse mon fils est en parfaite santé après 23 ans d existence il a fait des études et travaille normalement…certes ce n… Lire la suite »