Des scientifiques espagnols ont mis au point un nouveau vaccin anticancéreux potentiel, consistant à injecter des cellules tumorales dormantes pour stimuler le système immunitaire et prévenir l’apparition de la maladie.
Utiliser des cellules tumorales sénescentes pour améliorer la réponse immunitaire
Lorsque les cellules vieillissent, elles finissent par atteindre un point où elles cessent de se diviser et entrent en sommeil. Dites sénescentes (ou « zombies »), celles-ci sont impliquées dans de nombreux symptômes du vieillissement, mais semblent constituer un mécanisme de protection contre le cancer, qui est essentiellement une division cellulaire incontrôlée.
Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue Cancer Discovery, les chercheurs de l’Institut de recherche en biomédecine (IRB) de Barcelone ont cherché à savoir si les cellules tumorales sénescentes, présentant les mêmes marqueurs que leurs homologues non zombies mais ne risquant pas de se développer et se diviser, pouvaient être utilisées pour améliorer la réponse immunitaire.
Une semaine après avoir vacciné des souris saines avec des cellules tumorales sénescentes, l’équipe leur a injecté des cellules vivantes de mélanome ou de cancer du pancréas. De façon frappante, le nombre de rongeurs ayant développé des tumeurs s’est révélé nettement plus faible au sein de ce groupe, par rapport aux spécimens témoins, chez qui des cellules cancéreuses mourantes avaient été injectées.
L’équipe a également administré les vaccins à base de cellules sénescentes à des rongeurs ayant déjà développé des tumeurs, et constaté là aussi quelques améliorations, mais pas dans la même mesure que le traitement prophylactique.
Une stimulation des cellules dendritiques et T CD8
Un examen plus approfondi a révélé que les cellules sénescentes étaient très efficaces pour stimuler des cellules immunitaires importantes (cellules dendritiques et cellules T CD8) contre le cancer.
« Notre étude montre que l’induction de la sénescence dans les cellules tumorales améliore la reconnaissance de ces cellules par le système immunitaire et augmente également l’intensité de la réponse qu’elles génèrent », détaille Inés Marín, premier auteur de l’étude.
Si ces résultats précliniques se révèlent prometteurs, il reste beaucoup de travail avant de pouvoir envisager des essais chez l’Homme. Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à évaluer l’efficacité de ce vaccin à base de cellules sénescentes en combinaison avec des traitements immunothérapiques.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: vaccin, cancer, cellule zombie
Catégories: Actualités, Santé
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