L’agence américaine de la Santé a autorisé en octobre 2015 la commercialisation d’une virothérapie baptisée T-VEC. Ce nouveau traitement contre le cancer de la peau est conçu grâce à un virus de l’herpès modifié efficace contre les mélanomes métastatiques. Le médicament, dont les essais cliniques sont probants, permet de réduire la taille des tumeurs cancéreuses. SooCurious vous en dit plus sur cette avancée médicale.

Une première. L’agence américaine de la Santé « Food and Drug administration » (FDA) a autorisé la mise sur le marché d’un traitement fabriqué à l’aide d’un virus, annonce le journal britannique « The Guardian ». En l’occurrence, le virus de l’herpès a été génétiquement modifié afin de lutter contre des cancers de la peau. En effet, ses deux principaux gènes (HSV 1 et HSV 2) ont été retirés. Cette modification empêche, par conséquent, sa réplication dans les cellules saines. Du coup, les cellules normales peuvent détecter et détruire le virus T-VEC (Talimogène Laherparepvec) avant qu’il ne devienne nocif.

Rappelons que l’herpès est une maladie redoutable. Elle produit des plaies et provoque des infections génitales. Contagieuse, l’épidémie, présente à travers le monde entier, se transmet facilement entre les personnes et échappe au système immunitaire en se cachant dans les cellules nerveuses.

 

Selon Kevin Harrington, l’un des responsables de l’essai clinique, la virothérapie est une lueur d’espoir. « Il y a un engouement grandissant pour la virothérapie comme le T-VEC contre le cancer car elle permet de lancer une double attaque en détruisant les cellules cancéreuses directement de l’intérieur avec un virus qui les infecte et en dopant le système immunitaire pour cibler la tumeur elle-même et tout cela avec moins d’effets secondaires que la chimiothérapie ou d’autres immunothérapies nouvelles », dit-il.

Pour beaucoup de malades atteints d’un mélanome avancé et inopérable, jadis condamnés à mort, ce nouveau médicament fabriqué par la société américaine Amgen représente un véritable espoir de survie. Un test clinique a été réalisé sur 436 patients par l’Institute of Cancer Research à Londres, en Angleterre. Les résultats publiés mardi 26 mai 2015 dans la revue américaine « Journal of Clinical » sont probants : 16 % des malades soignés avec le T-VEC ont vu leur tumeur du mélanome rétrécir en six mois seulement de traitement. Un taux supérieur à celui de ceux traités par les médicaments anticancéreux conventionnels.

Le T-VEC est donc une véritable avancée médicale : il est plus efficace que la chimiothérapie et génère moins d’effets secondaires. Si l’on se fie à cette étude, les résultats sont plus probants chez les patients dont le cancer de la peau était moins avancé et chez les malades qui n’avaient suivi aucun traitement auparavant. Cependant, rien n’indique pour l’instant que ce nouveau médicament permet d’augmenter l’espérance de vie des personnes infectées. Pire, il n’aurait aucun effet sur les mélanomes qui se sont propagés dans d’autres organes internes.

A la rédaction, nous saluons ce progrès médical mais nous émettons une réserve sur son prix exorbitant : 65 000 dollars pour une seule séance selon la durée du traitement ! Force est de constater que les tests cliniques sont désormais indispensables à la recherche. Oseriez-vous servir de cobaye scientifique ou est-ce quelque chose de totalement inenvisageable pour vous ?

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