Jusqu’à présent, les chercheurs pensaient que le fait d’être mère limitait le risque de développer un cancer du sein. Ce qui est effectivement vrai, mais seulement 20 ans après la naissance de l’enfant, comme le prouve cette étude.

 

Un risque accru de développer un cancer du sein après une grossesse

Publiées dans les Annals of Internal Medicine, ces nouvelles recherches basées sur les statistiques de 15 études menées sur trois continents concluent que les femmes présentent un risque accru de développer un cancer du sein dans les vingt ans suivant un accouchement, avec un pic constaté au bout de cinq ans. S’il a déjà été prouvé que les femmes qui fumaient ou présentaient des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 étaient plus susceptibles d’être touchées par la maladie, c’est la première fois qu’une étude d’envergure internationale démontre une telle corrélation.

Selon Hazel Nichols, de l’Université de Caroline du Nord : « Ces recherches nous montrent que les facteurs de risque évoluent au cours de la vie d’une femme. Pendant la grossesse et durant les années qui suivent, la composition des seins change, le tissu mammaire se développe et les cellules se divisent rapidement. Chaque fois que l’on assiste à une division cellulaire rapide, il y a possibilité d’erreur, ce qui pourrait expliquer pourquoi les femmes sont plus susceptibles de développer un cancer du sein dans les années suivant l’accouchement ».

© Nikolay Osmachko/Pexels

 

Des effets bénéfiques sur le long terme

Sur le long terme, le fait d’avoir eu plusieurs enfants aurait toutefois l’effet inverse, puisque durant les périodes de grossesse et les premiers mois d’allaitement, le cycle d’ovulation, entrainant la libération d’hormones pouvant stimuler la croissance cellulaire et par extension favoriser l’apparition et la prolifération des cellules cancéreuses, est interrompu. Ainsi, le risque de développer un cancer du sein vers l’âge de 60 ans serait plus faible chez les femmes ayant vécu plusieurs accouchements au cours de leur vie.

Comme le précise Hazel Nichols : « Nous ne contestons pas l’idée que, dans l’ensemble, le fait d’avoir eu des enfants réduise le risque de développer un cancer du sein à un âge avancé. Mais cette information provient de l’examen de la majorité des cas de cancer du sein, qui sont diagnostiqués tard dans la vie. Si le nombre de cas constatés dans les cinq années suivant une grossesse est beaucoup plus faible, il n’empêche que ces femmes présentent en moyenne un risque accru de 0,3 % de développer un cancer du sein ». Forme de cancer la plus répandue chez les femmes en âge de procréer, il touche plus de 650 000 femmes en France.

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