Si l’explosion de la vie animale dans les océans a eu un large impact sur la vie terrestre et sa diversité, une récente étude géologique a montré que cet évènement majeur a également modifié la composition chimique de notre planète.
Un évènement clef
Ayant débuté il y a environ 541 millions d’années, l’explosion cambrienne a été marquée par l’émergence de nombreux groupes familiers, tels que les arthropodes (qui comprennent les insectes et le araignées) et les vertébrés. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, Andrea Giuliani et ses collègues de l’ETH Zurich ont obtenu la première preuve claire de son impact sur le manteau terrestre.
Cette couche intermédiaire, séparant la croûte du noyau et s’étendant à des profondeurs comprises entre 5 et 2 885 kilomètres, représente 82 % du volume de notre planète et environ 65 % de sa masse.
Connues pour se former à des centaines de kilomètres de profondeur et remontant ensuite lentement vers la surface, poussées par d’intenses forces géologiques, les kimberlites constituent des indicateurs plus fiables que les magmas (passés par une phase de refroidissement) lorsqu’il s’agit d’étudier l’évolution de la composition chimique des entrailles de notre planète. Les chercheurs suisses en ont analysé 144 ainsi que des roches connexes provenant de 60 sites dans le monde.
Pour chacune d’entre elles, l’équipe a examiné le mélange de différents types, ou isotopes, de carbone. Les deux formes les plus courantes étant le carbone 12 (généralement absorbé par les organismes vivants) et le carbone 13.
Des analyses révélatrices
Il s’est avéré que les niveaux de carbone 12 avaient significativement augmenté dans les kimberlites datant de moins de 250 millions d’années, probablement en raison de l’enfouissement d’énormes quantités de matière organique dans les sédiments des fonds marins au cours de l’explosion cambrienne.
Une partie de cette matière a ensuite été transportée dans les profondeurs de la Terre via le mouvement des plaques tectoniques. Un processus connu sous le nom de « subduction », lui ayant permis d’atteindre le manteau terrestre.
« En moyenne, environ 250 millions d’années sont nécessaires pour que les kimberlites remontent à la surface », explique Giuliani. « On pense que très peu de matière organique a été déposée il y a 1 milliard à 550 millions d’années, ce qui fait de l’explosion cambrienne la seule source plausible de ce carbone organique. »
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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