Au début du 20e siècle, une compétition féroce s’est engagée entre les grandes compagnies maritimes, toutes cherchant à remporter le prestigieux ruban bleu. Ce titre honorifique était décerné au paquebot réalisant la traversée transatlantique avec la vitesse moyenne la plus élevée. Le Britannic, conçu par le chantier naval Harland and Wolff pour la White Star Line, fut le dernier de la trilogie qui comprenait également l’Olympic et le Titanic.
Conception et modifications du Britannic
La construction de la classe a débuté en 1908 avec l’Olympic, suivi du Titanic en 1909. Le Britannic, troisième et dernier navire de la série, partageait initialement des dimensions similaires avec ses navires jumeaux. Cependant, des modifications de sécurité ont été apportées pendant la construction.
Le Britannic mesurait 269,1 mètres de long et déplaçait 53 200 tonnes. En raison de la catastrophe du Titanic, il a été équipé d’une double coque, d’une surélévation de six cloisons étanches jusqu’au pont B, et de compartiments améliorés pour rester à flot en cas d’inondation de six compartiments.
Les modifications apportées à la conception permettent de libérer toutes les embarcations de sauvetage même en cas de gîte du navire, et des embarcations de sauvetage supplémentaires peuvent être conservées à proximité des bossoirs sur le toit du roof.
Service pendant la Première Guerre mondiale
Posée en 1911 au chantier naval Harland and Wolff de Belfast, la quille du Britannic était destinée à assurer la liaison transatlantique entre New York et Southampton. Mais, la Première Guerre mondiale, en 1914, a profondément modifié le sort du Britannic. Réquisitionné par l’Amirauté, le navire a été transformé en navire-hôpital.
Cette métamorphose impliqua l’ajout de 3 309 lits d’hôpital et la conversion de la salle de réception de première classe en salles d’opération. Le navire est marqué de grandes croix rouges et d’une ligne verte horizontale sur sa coque extérieure, ce qui signifie qu’il est couvert par la convention de Genève de 1906.
Rebaptisé HMHS (Her Majesties Hospital Ship) Britannic, le navire emploie 675 membres d’équipage standard, ainsi que 101 infirmières, 336 sous-officiers et 52 officiers.
La tragédie de la mer Égée
Après des missions réussies en tant que navire-hôpital, le Britannic retourna à Belfast pour être reconverti en paquebot. Cependant, l’effort de guerre exigea son retour au service militaire avant la fin de la conversion. Le 21 octobre 1916, alors qu’il naviguait dans le canal de Kéa en mer Égée, le Britannic heurta une mine posée par le sous-marin allemand SM U-73.
Malgré ses mesures de sécurité, l’explosion endommagea les moyens de communication, rendant difficile l’appel à l’aide. La décision de naviguer vers l’île grecque de Kéa fut prise dans l’espoir d’échouer le navire, mais la situation se détériora rapidement. Le capitaine Bartlett ordonna l’abandon du navire, marquant la fin tragique du Britannic, 55 minutes après l’explosion.
Sur les 1 066 personnes à bord, 30 perdirent la vie, faisant du Britannic le plus grand navire perdu pendant la Première Guerre mondiale. La White Star Line fut indemnisée avec le SS Bismarck dans le cadre des réparations d’après-guerre. Pendant des décennies, le Britannic reposa à 122 mètres de profondeur, restant intact jusqu’à sa redécouverte par Jacques-Yves Cousteau en 1975. Par ailleurs, voici 10 choses que vous ne savez sans doute pas sur le Titanic.