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Bolsonaro s’inquiète plus de l’économie de son pays que de la survie de ses habitants

Le président brésilien a accusé les médias de répandre l'hystérie et a affirmé que cette maladie ne lui ferait rien du tout

— Marcelo Chello/ Shutterstock.com

De nombreux pays à travers le monde ont choisi d’appliquer le confinement de la population pour éviter la propagation du coronavirus. Très certainement, ce choix aura un impact économique important. Face à cet impact inévitable du coronavirus, le président Jair Bolsonaro a décidé de rejeter les mesures de confinement qui sont appliquées dans certaines villes du pays.

La politique de Bolsonaro face au coronavirus : favoriser l’économie en minimisant la pandémie

Jair Bolsonaro a critiqué les gouverneurs et les maires des plus grands États et villes du Brésil pour avoir imposé des interdictions afin de ralentir l’épidémie de coronavirus. Le président brésilien les a même traités de criminels. Il a également critiqué les médias, les accusant de « répandre l’hystérie », et il a appelé la population à retourner à ses activités normales afin de préserver l’économie du pays. Dans un discours à la nation, Boslonaro a déclaré : « Nous devons revenir à la normalité. Les quelques États et mairies devraient abandonner leur politique de la terre brûlée. »

Ainsi, Bolsonaro s’est aligné sur l’opinion du président américain Donald Trump en donnant la priorité à l’économie. Il va ainsi à l’encontre des directives de fermeture favorisées par les experts de la santé publique et de son propre ministre de la Santé, Luiz Henrique Mandetta. Il est à rappeler que ces derniers ont averti que l’épidémie au Brésil pourrait déclencher un effondrement du système de santé dès le mois prochain. Face à cela, Bolsonaro a déclaré : « D’autres virus ont tué bien plus de gens que celui-ci et il n’y a pas eu toute cette agitation. Ce que font quelques maires et gouverneurs est un crime. Ils détruisent le Brésil. »

Une baisse de popularité conséquente pour le président brésilien

Par ailleurs, Bolsonaro a également affirmé que seules les personnes de plus de 60 ans étaient à risque, mais que la plupart des gens – y compris lui-même – n’avaient rien à craindre. « Dans mon cas, avec mon histoire d’athlète, si j’étais infecté par le virus, je n’aurais aucune raison de m’inquiéter. Je ne ressentirais rien, ou ce serait tout au plus juste une petite grippe », a-t-il déclaré. Quoi qu’il en soit, la population brésilienne n’a pas été impressionnée par le discours de Bolsonaro et les sondages ont même révélé une baisse conséquente de sa popularité face à l’opinion publique. Juste après que le discours a été prononcé, des citoyens en quarantaine ont même protesté de leurs fenêtres et balcons à coups de marmites entrechoquées et de cris.

En plus de sa baisse de popularité, il y a de plus en plus de spéculations sur le fait que le président brésilien aurait été testé positif au coronavirus, a rapporté Le Parisien, mais il a nié ces allégations. Suite à son discours, les critiques n’ont donc pas tardé à fuser à l’encontre de Bolsonaro. Le président du Sénat, Davi Alcolumbre, a dénoncé son discours et a appelé à « un leadership sérieux, responsable et attaché à la vie et à la santé du peuple ». De son côté, João Doria, le gouverneur de São Paulo, a reproché à Bolsonaro de ne pas avoir donné l’exemple aux Brésiliens et lui a demandé de « diriger la nation, pas de la diviser en temps de crise », a rapporté Reuters.

Il est à rappeler que le Brésil a signalé près de 2200 infections confirmées et 46 décès dus au coronavirus. Ce discours de Bolsonaro a été prononcé peu après que Rio de Janeiro et São Paulo ont été placés en confinement partiel par les autorités municipales et étatiques, a rapporté The Guardian. Le gouverneur de São Paulo, l’État le plus important et le plus peuplé du Brésil sur le plan économique, a déclaré une période de quarantaine de 15 jours touchant environ 46 millions de Brésiliens. À Rio, le maire Marcelo Crivella a ordonné une fermeture des commerces et des écoles pour une durée indéterminée.

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  • L’arrêt massif de l’économie peut aussi avoir des effets délétères et causer des morts, c’est juste que c’est moins facile à quantifier que des gens malades (encore faudrait-il pouvoir les tester en suffisamment grand nombre et avec fiabilité). Les mesures prises par l’Italie ou la France ne semblent pas plus efficaces (moins d’ailleurs) qu’en Corée, Pays-Bas, Angleterre… qui ne pratiquent le confinement QUE des gens malades.

    • Il ne faut pas avoir la mémoire courte non plus. Le confinement des seuls gens malades était ce qui était pratiqué aussi en Italie et en France jusqu’à mi mars avec les résultats que l’on connait compte tenu du remarquable sens de la discipline qui nous caractérise.