Des chercheurs se sont récemment penchés sur une pratique ancienne aussi sinistre qu’intrigante : l’utilisation d’oisillons de deux espèces de pétrels comme bougies en Europe du Nord.
Lampe « tempête »
Le recours aux oisillons de pétrels cul-blanc (Hydrobates leucorhous) et tempête (Hydrobates pelagicus) pour s’éclairer a été signalée en Irlande, en Écosse et dans les îles Féroé au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Seabird, Alexander Bond et ses collègues ont examiné différents types de témoignages historiques afin de déterminer l’importance d’une telle pratique.
La plus ancienne référence écrite aux « bougies d’oisillons » se trouve dans l’ouvrage de Morten Thrane Brünnich, Ornithologia borealis, publié en 1764. Selon le géologiste et minéralogiste danois, les deux espèces d’oiseaux étaient privilégiées en raison de leur importante masse graisseuse, permettant aux habitants des régions froides et isolées de s’éclairer efficacement.
Si leur utilisation était largement évoquée dans les premiers ouvrages ornithologiques, les auteurs de la nouvelle étude ont établi qu’il s’agissait en grande majorité de récits de seconde main : seulement une poignée d’entre eux étaient appuyés par des photographies ou des spécimens de musée.
Candles Made Of Chicks Was A Rare But Real Practice In The North Atlantichttps://t.co/Vxdc4beSCp
— IFLScience (@IFLScience) December 26, 2023
Alors qu’ils examinaient les collections du Pitt Rivers Museum d’Oxford, les chercheurs sont tombés sur une « bougie de pétrel tempête » dont la mèche traversait l’oiseau de part en part. Provenant vraisemblablement des îles Shetland (Écosse), l’objet avait été acquis en 1892 par un collectionneur britannique.
Une pratique réelle mais bien moins répandue que prévu
« Différents spécimens physiques et témoignages écrits confirment que cette pratique a bel et bien existé », estime Alex Bond. « Cependant, le nombre de preuves directes s’est avéré bien plus faible que prévu. »
« Ces travaux nous ont permis de faire la lumière sur les curieuses affirmations que nous avions vues apparaître à maintes reprises dans la littérature concernant les oiseaux de mer de l’Atlantique Nord », conclut-il.
l’homme à toujours été horribles avec les animaux quel tristesse