Le gouvernement du Botswana a confirmé sa volonté de légaliser la chasse aux animaux sauvages. Le pays abrite pourtant la plus grande population d’éléphants d’Afrique, et l’économie repose, en partie, sur le tourisme du safari haut de gamme. Explications.

 

Pourquoi le gouvernement veut légaliser la chasse ?

Le 21 février dernier, le Botswana a confirmé son envie et intention de rendre légale la chasse aux animaux sauvages. Le gouvernement avait déjà ordonné la tenue d’un comité exceptionnel à ce sujet, présidé par le ministre du développement rural, Frans van der Westhuizen.

Jeudi dernier donc, le comité chargé de discuter et de débattre sur la chasse botswanaise, a rendu public son rapport. Celui-ci estime « nécessaire de faire les recommandations suivantes : la levée de l’interdiction de la chasse » et pense introduire « l’abattage régulier mais limité d’éléphants ».

Selon eux, la légalisation de la chasse permettrait de promouvoir la conservation des animaux car, « quand les communautés prennent conscience (…) des revenus générés par les ressources de la faune, elles protègent la nature ». Incompréhensible.

La légalisation n’est pas encore actée, précise le président du pays, Mokgweetsi Masisi. Le sujet, qui fait polémique, devrait encore être débattu par le Parlement, et d’autres membres du gouvernement. Mais celui-ci a tout de même la claire intention de lever l’interdiction de chasse.

 

Quels seront les conséquences sur le Botswana ?

L’interdiction de chasser des animaux sauvages sur le territoire Botswanais est en vigueur depuis 2014. Cette loi avait été mise en place par le précédent président, Ian Khama, connu pour être défenseur des animaux, et passionné par la richesse de la faune sauvage du Botswana. Depuis cette loi, la chasse commerciale de nombreux animaux menacés, dont les éléphants, est donc interdite.

Le Botswana a réussi à préserver une faune exceptionnelle. 135 000 éléphants y vivent (selon des estimations de 2015), il s’agit ainsi de la plus grande population de l’espèce sur tout le continent africain. Cette densité a permis le développement du tourisme, s’organisant autour de safaris haut de gamme. Chaque année, 2 millions de visiteurs étrangers se rendent ainsi au Botswana pour observer les animaux.

La volonté du gouvernement suscite donc bien des réactions. Elle est à la fois perçue comme un désastre pour les éléphants, espèce en danger critique d’extinction. Mais aussi pour les habitants du Botswana, qui, comme le souligne l’AFP, vivent grâce aux revenus que génèrent les diamants et le tourisme.

La légalisation de la chasse sauvage au Botswana pourrait donc multiplier les victimes : les animaux botswanais sont concernés.

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