Une nouvelle étude suggère que le blocage actif des pensées négatives pourrait avoir un impact positif sur le bien-être mental d’une personne. Cette étude remet en question les idées reçues qui encouragent les individus à affronter et à traiter les émotions négatives, créant ainsi une controverse au sein de la communauté scientifique.
Une étude qui va à l’encontre de l’approche conventionnelle
En matière de santé mentale, il est généralement recommandé d’affronter ses démons et de faire courageusement face aux pensées négatives. Selon les experts, cela favorise la résilience émotionnelle et la croissance psychologique en permettant aux individus de comprendre les causes profondes de leur détresse, d’apprendre de leurs expériences et de développer des mécanismes d’adaptation plus sains. Dans l’ensemble, s’attaquer de front aux émotions négatives est considéré comme une étape cruciale vers un bien-être mental holistique.
Pourtant, une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université de Cambridge va à l’encontre de cette idée générale. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science Advances, réprimer les pensées négatives, ignorer les peurs et les inquiétudes peut en fait être bénéfique pour la santé mentale et le bien-être émotionnel. Cela pourrait même améliorer les symptômes de l’anxiété, de la dépression et du trouble de stress post-traumatique.
Une diminution de 44 % des niveaux d’inquiétude
Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont recruté 120 adultes originaires de 16 pays différents. Il a été demandé à chacun des participants à l’étude d’énumérer leurs craintes. Plus précisément, il leur a été demandé de citer 20 craintes ayant causé de la détresse à plusieurs reprises au cours des six derniers mois. Ils devaient également citer 20 espoirs pour le futur et 36 événements neutres. Ensuite, les participants ont été invités à trouver un mot qui leur rappelait chaque type d’événement.
Enfin, il a été demandé à la moitié des participants de se focaliser sur l’un de leurs mots qui étaient associés à un sentiment négatif pendant quelques secondes sans laisser leur esprit vagabonder vers des pensées plus pénibles. À titre de comparaison, l’autre moitié des participants s’est vu confier la même mission, mais uniquement avec des mots associés à des émotions neutres. L’exercice a été répété 12 fois par jour pendant trois jours. À la fin de l’expérience, les participants qui ont bloqué les pensées négatives ont déclaré que leurs peurs étaient moins vives et que leur santé mentale s’était améliorée.
En effet, les participants qui ont signalé des niveaux élevés d’anxiété au début de l’étude ont vu leur niveau d’inquiétude diminuer de 44 % en moyenne. Parmi les personnes souffrant de stress post-traumatique, l’intensité de leurs symptômes a diminué en moyenne de 16 %. Les chercheurs ont précisé que ces résultats sont restés valables trois mois après la fin de l’expérience. Si cette étude a été menée dans les règles de l’art, les chercheurs ont tenu à préciser qu’elle avait ses limites. Autrement dit, d’autres études sont nécessaires pour savoir si bloquer les pensées négatives est vraiment bénéfique pour la santé mentale. Pour aller plus loin, voici 6 astuces pour éviter les pensées négatives afin de réussir dans votre travail.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Focus
Étiquettes: pensée négative, anxiété
Catégories: Actualités, Sciences