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Une entreprise dévoile un beurre synthétique, fabriqué à partir de CO2 et d’eau

Cette version synthétique vise à réduire significativement l’empreinte carbone liée à sa production

Beurre Co2
— Anna Hoychuk / Shutterstock.com

En s’appuyant sur un procédé exploité par l’industrie des combustibles fossiles, la start-up-américaine Savor a créé un beurre n’impliquant ni matière grasse végétale, ni bétail.

Matières grasses synthétiques

Pour créer cette graisse alimentaire synthétique, Kathleen Alexander et ses collègues se sont appuyés sur le procédé Fischer-Tropsch, qui permet d’obtenir des hydrocarbures à longue chaîne à partir de charbon, de méthane ou de CO2. Une fois oxygénés, ceux-ci forment des acides gras, transformés en triglycérides (une forme de graisse) via l’ajout de glycérol.

Savor ajoute ensuite de l’eau, un émulsifiant, du bêta-carotène et de l’huile de romarin pour lui donner une texture, une couleur et un goût équivalents à ceux du véritable beurre.

L’entreprise américaine, qui tente actuellement d’obtenir des autorisations nécessaires pour sa commercialisation outre-Atlantique, a expliqué se concentrer sur le beurre en raison de son coût élevé par rapport à d’autres matières grasses. À terme, son approche pourrait notamment être utilisée pour produire des versions synthétiques des huiles de palme et de coco, dont la production contribue significativement à la déforestation dans les pays tropicaux.

Un coût environnemental 50 % plus faible

Selon une étude publiée l’année passée, l’empreinte carbone de ces alternatives synthétiques s’avérerait 50 % plus faible que celle des graisses issues de l’agriculture traditionnelle.

« Elles fourniraient de précieuses calories tout en libérant des terres pour la conservation et le stockage du carbone », estime Alexander. « Les produits fabriqués de cette manière pourraient également constituer une source de nourriture en cas de catastrophe environnementale. »

« Le grand défi consistera à réduire les coûts de production afin que de tels produits deviennent accessibles au plus grand nombre », a expliqué Bill Gates, qui soutient financièrement Savor. « Le processus ne rejette aucun gaz à effet de serre et implique une infime quantité d’eau [moins d’un millième du volume utilisé par l’agriculture traditionnelle]. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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