— Lukasz Pawel Szczepanski / Shutterstock.com

Une équipe d’astronomes a indiqué avoir découvert les raisons de la seconde baisse de luminosité de Bételgeuse. Leurs travaux ont également permis de déterminer que la supergéante rouge était également plus petite et plus éloignée de l’explosion que les scientifiques ne l’estimaient jusqu’à présent.

Un astre plus jeune que prévu…

Localisée dans la constellation d’Orion, Bételgeuse fait partie des étoiles les plus aisément identifiables du ciel nocturne en raison de sa forte luminosité. Du moins, la plupart du temps. Fin 2019, celle-ci a en effet connu un assombrissement spectaculaire, qui a poussé de nombreux chercheurs à estimer qu’elle était sur le point de se transformer en supernova. Si l’astre a retrouvé son lustre d’antan en avril 2020, cela n’a pas duré, avec un nouvel affaiblissement de sa luminosité, cette fois moins intense que lors du premier épisode, se produisant en l’espace de quelques mois.

Alors que les astronomes avaient suggéré qu’un nuage de poussière, expulsé par l’étoile et empêchant temporairement la lumière de nous atteindre, était à l’origine du premier affaiblissement, une équipe de scientifiques, dont les conclusions ont été présentées dans la revue Astrophysical Journal, pense avoir découvert la raison de la seconde baisse de luminosité observée.

En effectuant des simulations hydrodynamiques et sismiques de la surface de l’étoile, l’équipe a en effet constaté que les pulsations générées par les ondes de pression (dues à la propagation d’une perturbation de la pression au sein d’un gaz) étaient à l’origine du type d’assombrissement observé. Ce qui a aidé l’équipe à déterminer que l’astre se trouvait dans une phase moins avancée de sa vie qu’on ne l’estimait jusqu’à présent.

« De l’hélium brûle en son centre en ce moment, ce qui signifie qu’elle est loin d’être sur le point d’exploser », a déclaré Meridith Joyce, auteure principale de l’étude. « Nous pourrions envisager environ 100 000 ans avant qu’une explosion ne se produise. »

… et 25 % plus proche de la Terre

Les modélisations réalisées ont par ailleurs permis à l’équipe de déterminer de façon plus précise la taille de l’astre ainsi que la distance le séparant de la Terre. Et il s’avère que celui-ci est légèrement plus petit et plus proche de la planète bleue qu’estimé auparavant.

« La taille réelle de Bételgeuse est longtemps restée un mystère – des études antérieures suggéraient qu’elle pourrait être plus grande que l’orbite de Jupiter. Nos résultats indiquent que Bételgeuse ne s’étend qu’aux deux tiers de celle-ci, avec un rayon de 750 fois supérieur à celui du Soleil », a expliqué László Molnár, co-auteur de l’étude. « Une fois la taille physique de l’étoile obtenue, nous avons pu déterminer la distance la séparant de la Terre. Et nos résultats ont montré qu’elle était située à à peine 530 années-lumière de nous – 25 % plus proche que prévu. »

Selon les chercheurs, en dépit de sa (relative) proximité, Bételgeuse se trouve encore trop éloignée pour que son éventuelle supernova puisse impacter la Terre.

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