Chaque jour, les routines industrielles et commerciales des grands groupes et des multinationales réaffirment les sévices faits aux populations pour les besoins du marché. Aujourd’hui, c’est au tour du groupe Benetton, l’entreprise textile italienne, de porter la responsabilité de l’expropriation et des actes de violence commis envers la communauté Mapuche, des aborigènes de la province de Chubut en Patagonie.

La communauté Mapuche, surnommée peuple de la Terre, est établie depuis dix-mille ans dans la région de Chubut située dans le Sud de l’Argentine. Voilà 500 ans que ce peuple ancestral résiste aux expropriations illégitimes. Mais depuis l’ouverture de l’économie argentine dans les années 1990, de nombreuses entreprises et hommes d’affaires occidentaux rachètent des terres pour les exploiter dans une optique économique coloniale. Ni les gouvernements, ni les industriels ne se soucient de la situation des peuples qu’ils exproprient.

Le groupe Benetton détient presque 1 million d’ hectares de terre en Patagonie, faisant de lui le plus grand propriétaire foncier d’Argentine à l’heure actuelle. Depuis mars 2015, certains membres de la communauté Mapuche essaient de reprendre les terres confisquées par le groupe, réclamant le droit de vivre sur leurs terres d’origine. Les Mapuches ont notamment manifesté pour bloquer la voie de la Trochita, une ligne de train qui a été construite sur leurs terres malgré l’accord qui prévoyait qu’elle passerait ailleurs.

Afin de faire respecter le droit de propriété du groupe Benetton, les résistants Mapuches ont été victimes d’une terrible répression des forces de l’ordre le 10 Janvier 2017. N’hésitant pas à tirer des balles en caoutchouc et en plomb, les gendarmes ont fait plusieurs blessés dont un grièvement. D’après les médias locaux, les forces de l’ordre avaient bien l’intention de tuer quiconque s’opposerait à eux.

Les terres réquisitionnées par le groupe Benetton représentent 9 % des terres les plus propices à la culture. Contraints de se révolter pour protéger leurs terres ou de quitter leurs propriétés, les Mapuches sont considérés comme des sauvages qu’il faut intégrer à la société. Victimes de ce statut stigmatisant, ils sont la plupart du temps utilisés comme main d’oeuvre bon marché quand ils ne sont pas persécutés.

S’il semble difficile d’enrayer définitivement ces pratiques barbares, chacun doit savoir qu’il existe une histoire derrière les produits qu’il consomme. Se renseigner avant d’acheter c’est prendre conscience de la réalité économique et politique du marché mondial et anticiper les actes de résistance possibles à l’échelle de l’individu.

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