Si La Petite Sirène était le prototype pour ce qu’allait devenir la renaissance de Disney, La Belle et la Bête en est sa première merveille. Des planches absolument captivantes dépeignant une vision fantastique des paysages français dans lesquels se déroule l’histoire de La Belle et la Bête, issue du folklore italien. Retour sur cette oeuvre particulière, sortie en 1991, mais n’ayant pas pris une ride.

 

 

 

Avec la superbe musique de Alan Menken qui donne vie au prologue, le studio Disney propose une ouverture contant les prémices de l’histoire à travers une série de vitraux magnifiques. En bas du premier est d’ailleurs inscrit en latin « vincit qui se vincit« , soit « est vainqueur celui qui se domine », faisant écho au parcours de la Bête luttant pour retrouver sa véritable forme. Collaborant avec Alan Menken en tant que parolier, le grand Howard Ashman signe ici l’un de ses derniers éclats avant de mourir la même année. La Belle et la Bête lui est dédié, à celui ayant « donné à une sirène sa voix, et à une bête son âme » en référence à son travail sur La Petite Sirène.

 

 

 

 

 

 

Les thèmes principaux de l’amour et de la rédemption d’un ou de plusieurs des personnages sont des thèmes intimement liés dans de nombreux contes et mythologies du monde entier. L’idée d’un prince transformé se retrouve dans le folklore italien dont Francesco Straparola s’inspire pour écrire Le Roi Porc dans le recueil Les Nuits facétieuses en 1550. Le récit arrive en France avec la version de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve en 1740 qui réunit alors plusieurs contes dans un même livre. Mais l’histoire ne devient populaire et répandue qu’avec l’écriture qu’en fait Jeanne-Marie Leprince de Beaumont dans Magasin des enfants en 1757. C’est sur cette version que se base l’adaptation de Disney.

 

 

 

 

 

Si le film est si magnifique, ce n’est pas par hasard : plus de 120 000 dessins et 1295 peintures forment La Belle et la Bête, du jamais vu ! Au sein de ceux-là, beaucoup d’éléments font référence à des oeuvres artistiques réelles. En effet, sur les murs du château, les dessinateurs ont placé des tableaux de Rembrandt et de Goya, parfaitement intégrés dans leurs époques. Il est intéressant de noter que de nombreuses sculptures du château aux aspects terrifiants sont des versions non utilisées de la Bête ou des dessins prototypes. L’architecture du château est calquée sur le baroque européen du XVIIe siècle qui s’harmonise parfaitement à d’autres inspirations comme la Bibliothèque Nationale de France Richelieu dont la bibliothèque de la Bête s’inspire.

 

 

 

 

 

 

À l’origine, le film devait capturer la violence et l’ambiance lugubre du conte français. Même si l’atmosphère sombre est fidèlement retranscrite lors de la scène où le père de Belle se perd en forêt ou pendant la confrontation finale, Disney avait prévu initialement des scènes plus choquantes. La Bête devait être poignardée plusieurs fois par Gaston alors que ce dernier se savait déjà perdu et prêt à tomber. Gaston, ne pouvant pas finir la Bête ni gagner le coeur de Belle, devait se suicider. Il aurait ensuite survécu à sa chute pour finir dévoré par les loups dans les douves du château. La dernière partie de cette idée fut d’ailleurs réutilisée dans Le Roi Lion.

 

 

 

 

 

Disney prévenait les spectateurs à l’époque de la sortie, La Belle et la Bête est « la plus belle histoire d’amour jamais contée ». Que ce soit pour le fond comme la forme, ils n’avaient pas tout à fait tort. Aucune minute n’est de trop dans ce dessin animé. L’animation, la musique, les dialogues et les personnages servent tous la narration à la perfection, en faisant l’un des chefs-d’oeuvre de Disney. Quel est votre moment préféré de La Belle et la Bête ?

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