Dans notre paysage culinaire depuis plusieurs siècles, la banane pourrait bien disparaître de nos repas et ce, plus vite que prévu. Menacée par deux virus différents, la banane Cavendish qui représente la majorité de la production mondiale est en voie de disparition.

« 5 fruits et légumes par jour » oui, mais ne comptez pas trop sur la banane pour vos apports quotidiens car elle pourrait bien disparaître entièrement des étalages. Devenue la cible de deux bactéries différentes, la variété nommée Cavendish est actuellement en voie de disparition. Cette sous-catégorie originaire du Vietnam et de Chine représente 99% des bananes exportées vers les pays développés et donc, vers l’Hexagone : en s’attaquant à son arbre, les deux virus entament son extinction en endommageant les récoltes.

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Le premier virus, nommé Black Sigatoka ou Cercosporiose noire est causé par le champignon Morelet qui, lorsqu’il est détecté au changement de couleur des feuilles, peut réduire les récoltes de près de 50%. En visant les racines des bananiers, le virus en fait mourir les cellules : ne s’attaquant pas seulement à la quantité de bananes produites, il en réduit aussi la qualité.

Une vraie plaie pour les agriculteurs qui arrivent toutefois à contrôler son évolution et sa croissance : la lutte contre la maladie étant devenue obligatoire dans certaines parties du monde, y compris sur les territoires de la Martinique (où le Black Sigatoka a déjà été détecté en 2010) et de la Guadeloupe.  Un point positif pour la production mais qui ne suffira pas à éviter le drame puisqu’une seconde bactérie a fait son apparition récemment.

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Il s’agit de la Tropical Race 4 à l’origine de la maladie « maladie de Panama », ou « Fusariose du bananier ». Diagnostiquée pour la première fois au Panama et identifiée à Taïwan, elle s’est répandue dans différentes régions et cultures bananières avant de se propager dans des pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orien. Aujourd’hui, on craint de la voir apparaître en Amérique latine et dans les Caraïbes où la culture et l’industrie de la banane sont des plus importantes.

Son champignon, bien plus virulent que le black sigatoka, vit dans le sol et pour le combattre, les cultivateurs n’ont pas d’autre choix que de détruire systématiquement les plantes malades et celles dont on suspecte l’infection. En effet, la Cavendish ne peut génétiquement pas se défendre contre ce second virus et y être exposé condamnerait sans nul doute l’espèce à la disparition.

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Pour éviter une crise gigantesque dans le secteur de la banane et la disparition de la variété, des chercheurs et experts souhaitent mettre en place des recherches pour diversifier les gènes des bananes et créer des espèces plus résistantes à ces maladies. Pourtant, il existe déjà de nombreuses espèces de bananes mais les producteurs ne focalisent leurs efforts que sur l’une d’entre elles, privilégiant la monoculture.

Une technique qui rend le fruit d’autant plus vulnérable aux infections et peut mener de nombreuses sociétés à la faillite en période de maladie. Ce n’est pas la première fois que le fruit est menacé puisque les années 60 ont vu la disparition de la banane Gros Michel. Une fois de plus, le responsable était le virus Panama qui avait alors attaqué la variété la plus produite de l’époque, remplacée depuis par la Cavendish.

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