Les chercheurs américains et canadiens s’inquiètent : leurs observations des baleines noires de l’Atlantique Nord ne s’avèrent pas concluantes. Les cétacés ne se sont pas reproduits cette année, alors que la période hivernale est la saison commune pour les accouchements, aucune naissance n’a été observée. Encore pire, l’espèce est également menacée par l’activité humaine.

Aucune naissance en vue des baleines noires cette année

Les baleines noires, également appelées « baleines franches », mettent au monde les baleineaux lors de la saison hivernale. Souvent, l’espèce se rapproche du large de la Floride et de l’État de Géorgie pour cet évènement. Pourtant, cette année, aucun baleineau en vue malgré les dispositifs déployés pour tenter de les repérer.

Pour Barb Zoodsma, responsable des baleines noires dans le Sud-Est des États-Unis au Service national de la Pêche maritime, « c’est la première fois que cela arrive depuis qu’elle observe les baleines franches ». Même les observateurs formés pour survoler les eaux par voies aériennes n’aperçoivent aucun signe de naissance.

17 baleineaux naissent en moyenne à cette période, un chiffre en baisse depuis 2012. Alors que l’espèce comptait environ 10 000 individus il y a 40 ans, elles en compte désormais 450. Les chercheurs ne perdent pas espoir, une « revanche des berceaux » est possible l’an prochain. En cause, certaines baleines prennent des « pauses » de trois ans ou plus entre les grossesses, comme en 2000, où un seul baleineau étaient né. L’année suivante, ils étaient 31. Mais les scientifiques se penchent sur un autre problème, celui de leur mortalité souvent causée par les humains.

Les humains responsables 

« Les baleines franches sont arrivées à un stade où elles meurent plus qu’elles ne naissent. Ce n’est juste pas un rythme viable sur le long terme », a annoncé Clay George, biologiste spécialisée dans la faune et la flore à la NPR (National Public Radio).

En 2017, 17 baleines noires se sont échouées sur les rives américaines et canadiennes. Ce nombre est environ trois fois plus important que celui des naissances de la même année. Les éléments provocateurs de ces morts sont souvent la collision des baleines noires avec des navires, les cordages ou autres fils utilisés lors de la pêche.

Deux membres du gouvernement canadien doivent s’exprimer sur le sujet aujourd’hui. À savoir comment protéger la baleine noire de l’Atlantique Nord et éviter d’autres morts. Une mesure de limitation de vitesse des navires de plus de vingt mètres a d’ailleurs été prise temporairement pour éviter d’autres collisions. Début mars, le ministère Pêches et Océans canadien abordait déjà l’éventualité d’une fermeture de grandes zones de pêche où se retrouvent un grand nombre de baleines.

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