Des chercheurs américains ont identifié neuf branches de vie bactériennes inédites qui auraient élu domicile sous nos semelles et nos coques de smartphones. Celles-ci appartiennent à ce que les chercheurs appellent la « matière noire microbienne ».

Ces nouvelles familles de bactéries appartiennent à la « matière noire microbienne »

Le corps humain est connu pour être littéralement infesté de microbes, mais l’évolution a fait en sorte que la grande majorité de ces organismes aient un effet bénéfique sur notre santé plutôt que l’inverse. Force est toutefois de constater que ces bactéries prolifèrent avec une diversité spectaculaire. Tant et si bien qu’il est aujourd’hui possible d’en découvrir en passant simplement les semelles de nos chaussures et les coques de nos smartphones sous un microscope, comme l’ont prouvé les travaux menés par Jonathan Eisen, chercheur à l’université de Californie.

Entre 2013 et 2014, 3 500 échantillons microbiens collectés lors de 38 évènements sportifs et universitaires ainsi que dans des musées ont été analysés, et les scientifiques ont identifié près de 35 phyla (catégorie d’embranchement du grand arbre généalogique de la vie) différents. Selon la classification officielle, il n’existe que 39 familles d’organismes dits procaryotes (sans noyau et unicellulaires), mais ces analyses ont permis d’identifier neuf nouveaux candidats potentiels, démontrant au passage la diversité insoupçonnée des bactéries terrestres.

Publiés début février dans la revue scientifique Peer J, ces résultats ont été présentés deux semaines plus tard dans la revue New Scientist.

Le perfectionnement des outils scientifiques modifie notre conception et notre compréhension du microbiome terrestre

Environ 10 % des échantillons prélevés renfermaient de l’ADN de bactéries rattachées à ce que les scientifiques appellent la matière noire microbienne, une classe d’organismes dont l’existence est avérée mais dont les chercheurs savent très peu de choses, étant donné que ceux-ci se révèlent très difficiles à cultiver en laboratoire. Plus surprenant encore, l’analyse de cette matière noire microbienne a également révélé que les échantillons contenaient des espèces d’organismes qui n’avaient jusqu’alors été observés qu’au fond d’aquifères souterrains ou de mines.

L’augmentation du rythme des découvertes de phyla inconnus est selon les chercheurs en partie imputable à l’amélioration récente des techniques de séquençage génétique. En effet, plus les outils employés par la communauté scientifiques se perfectionnent, plus notre vision de la structure biologique des organismes qui nous entourent s’affine. Ce qui se traduit depuis maintenant quelques années par des avancées majeures dans de nombreux domaines, comme la médecine ou la génétique.

Ainsi, des bactéries qui passaient il y a encore quelque temps sous les radars sont désormais clairement identifiées, ce qui modifie peu à peu notre conception du microbiome terrestre.

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