Si le Covid-19 est actuellement au cœur de toutes les conversations, il ne faut pas oublier qu’il existe d’autres micro-organismes très dangereux dans le monde. C’est le cas du Candida auris, une superbactérie mortelle. C’est la première fois que ce dangereux champignon a été trouvé dans un environnement naturel.
Une superbactérie qui n’a été observée que dans les hôpitaux jusqu’à présent
Ayant déjà été détecté dans des hôpitaux, le Candida auris est un champignon extrêmement mortel dont on ignore encore l’origine exacte. Lorsqu’il pénètre dans l’organisme humain, le champignon provoque une infection grave, donnant aux patients une chance de survie limitée entre 30 % et 60 %. Le fait qu’un champignon puisse survivre dans le corps humain est inquiétant dans la mesure où la majorité d’entre eux ne peuvent pas survivre dans un environnement où la température atteint les 37 °C.
Cela signifie notamment que le Candida auris a acquis la capacité d’infecter les gens après s’être habitué à des températures plus chaudes en raison du changement climatique. Un commentaire accompagnant l’étude souligne ainsi l’importance du changement climatique dans l’apparition de maladies infectieuses menaçant l’humanité. Mais le plus inquiétant concernant la superbactérie étant qu’elle résiste aux médicaments antifongiques. Semblant jusqu’à présent apparaître de nulle part dans les hôpitaux, cette superbactérie a été découverte pour la première fois dans la nature, alors qu’elle peut être trouvée dans les hôpitaux depuis les années 1990, bien que le champignon n’ait été nommé qu’en 2009.
Plus précisément, les chercheurs ont isolé la levure Candida auris sur deux sites – une plage et un marécage – des îles Andaman, dans l’océan Indien. Pour trouver ces champignons dans un environnement naturel, les chercheurs de l’université de Delhi ont analysé 48 échantillons de sol et d’eau provenant de huit endroits différents des îles Andaman. Les scientifiques ont spécifiquement choisi de prélever des échantillons sur ces îles en raison de leur isolement et de la présence de tribus indigènes. Autrement dit, il y a moins d’impacts directs des activités humaines sur le fonctionnement du champignon sur ces îles.
Découverte d’une souche sauvage pas encore adaptée aux températures élevées
Dans les endroits précis où les échantillons contenant le champignon ont été prélevés, il n’y a pas d’activité humaine connue. Cela suggère qu’il est possible que les deux spécimens de Candida auris qu’on y a découvert ne soient pas d’origine humaine. Cette éventualité ne peut cependant pas être écartée et de plus amples études seront menées sur ce sujet. « Les isolats trouvés dans la zone où il y avait une activité humaine étaient plus liés aux souches que nous voyons dans le cadre clinique. Ils peuvent provenir de plantes, ou peuvent être excrétés de la peau humaine », a expliqué Anuradha Chowdhary, auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Autre constatation réalisée par les chercheurs : l’un des spécimens trouvés s’est avéré soignable en cas d’infection chez les humains. Cela suggère qu’il s’agit d’une souche plus sauvage, et donc une souche qui ne s’était pas encore adaptée aux températures corporelles élevées des humains et d’autres mammifères. Cette souche pourrait permettre de différencier la souche sauvage et celles que l’on trouve dans les hôpitaux. L’autre souche découverte sur la plage était résistante à un bon nombre de médicaments, a rapporté The Sun. Grâce à cette étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue mBio, les chercheurs ont ainsi une meilleure compréhension du champignon. Quoi qu’il en soit, de nombreuses inconnues subsistent sur la superbactérie, et d’autres études seront menées sur le sujet.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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