En 2018, soit 356 ans après sa publication, La Princesse de Montpensier de Madame de La Fayette ouvre un tout nouveau chapitre : celui de l’intégration des écrivaines aux programmes scolaires des lycées. Pour la première fois, une femme sera étudiée par les élèves de terminale du bac Littéraire grâce à persévérance de la professeure Françoise Cahen et de la ministre Najat Vallaud-Belkacem.
Près de 20 000 signatures
Ce n’est pas la première fois qu’une pétition réclamant l’ajout d’œuvres écrites par des femmes dans le programme scolaire des terminales fait parler d’elle. Le ministère de l’Éducation nationale est fréquemment interpelé par des professeurs et des élèves souhaitant laisser une plus grande place aux écrivaines dans le processus d’apprentissage.
Cette année toutefois, leurs revendications ont été entendues : en mai 2016, Françoise Cahen, professeure de Français au lycée d’Alfortville dans le Val-de-Marne, a posté une pétition sur le site internet Change.org pour expliquer la nécessité d’un tel changement. « Nous ne demandons pas la parité entre artistes hommes et femmes. Nous aimerions que les grandes écrivaines (…) soient aussi régulièrement un objet d’étude pour nos élèves ».
Les grandes écrivaient citées, comme Marguerite Dumas, Mme de Lafayette, Simone de Beauvoir ou encore Annie Ernaux, n’avaient jamais trouvé leur place dans le programme officiel des terminales L. Grâce aux 19 832 signatures regroupées, la pétition de Mme Cahen a fait écho dans les médias et auprès du corps politique.
Une victoire pour le ministère de l’Éducation
Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, avait, elle aussi, souligné l’importance d’inscrire des artistes femmes aux programmes scolaires. Elle a pu se réjouir de la parution du bulletin officiel de mars 2017 annonçant les ouvrages soumis à l’étude des lycéens. Durant l’année scolaire 2017-2018, le programme de littérature de la terminale littéraire comporte deux ouvrages inscrits sur la liste des œuvres obligatoires : » Les Faux-Monnayeurs « d’André Gide et « La Princesse de Montpensier » de Madame de Lafayette.
Une porte ouverte aux écrivaines
L’entrée de « La Princesse de Montpensier » dans le programme scolaire des classes de terminale L n’a rien d’anodin : il s’agit de la première œuvre publiée anonymement par l’auteure et de l’une des premières nouvelles françaises. Bien évidemment, l’œuvre correspond aux critères donnés par le ministère de l’Éducation nationale, prenant en compte notamment l’époque et le style. En ajoutant une femme à la liste des auteurs étudiés, l’Éducation nationale respecte aussi le critère du genre, faisant suite aux directives données par la ministre Vallaud-Belkacem.
Cette dernière avait « donné des consignes pour que toutes les commissions chargées de l’élaboration de sujets, de sources pédagogiques ou d’énoncés d’examens soient sensibilisées à l’égalité femmes-hommes ». La liste des ouvrages inscrits au programme littéraire étant renouvelée tous les deux ans, il y fort à parier que de nombreuses écrivaines rejoindront Madame de Lafayette dans la longue liste d’auteurs étudiés par les lycéens.
Par JJJ, le
Source: Au Féminin
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