
Une nouvelle illustration du changement climatique. Les calottes et glaciers de la Terre fondent à une vitesse suffisamment soutenue pour affecter significativement sa rotation, la faisant « vaciller » par rapport à son axe habituel.
Fonte accélérée
Le pôle de rotation de la Terre désigne l’intersection de son axe de rotation avec la surface de l’hémisphère nord. Comme elle a tendance à osciller légèrement lorsqu’elle tourne sur elle-même, ce point se déplace au fil du temps. Un phénomène connu sous le nom de « mouvement polaire ».
La répartition de la masse à sa surface l’affecte également, et il s’avère que la fonte accélérée des calottes glaciaires et glaciers du Groenland et de l’Antarctique, qui perdent respectivement 150 et 270 milliards de tonnes de glace chaque année, a un impact loin d’être anecdotique.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Geophysical Research Letters, deux chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich ont utilisé des données satellitaires pour retracer l’évolution du mouvement polaire depuis le XXe siècle, et prévoir celle-ci au cours des prochaines décennies.

Jusqu’à 27 mètres d’ici 2100
Impliquant des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre soutenus, accélérant encore davantage la perte de glace aux pôles, le scénario le plus pessimiste prévoit une dérive du pôle de rotation de la Terre de 27 mètres d’ici 2100 par rapport à sa position en 1900. À l’inverse, si ces émissions étaient significativement réduites au cours des prochaines années, ce décalage serait de 12 mètres.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, ce phénomène a d’importantes implications pour la localisation et le guidage de nombreuses technologies essentielles s’appuyant sur ce « référentiel », telles que les satellites, les sondes interplanétaires et les télescopes spatiaux.
Autre conséquence : des fluctuations plus importantes des « marées polaires », qui pourraient induire des déformations de la croûte terrestre suffisantes pour perturber la mesure du niveau des océans et du champ de gravité terrestre, avec des implications pour les prévisions climatiques et les modèles géologiques.
En décembre dernier, le pôle Nord magnétique de notre planète, utilisé pour la navigation aérienne, maritime et terrestre, avait officiellement reçu une nouvelle position.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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