Conséquence directe de l’attentat de Christchurch, le gouvernement australien se lance dans une véritable course contre la montre afin de faire adopter des mesures choc concernant les réseaux sociaux avant les prochaines élections, qui auront lieu en mai prochain.

Jusqu’à 840 000 dollars d’amende et 3 ans d’emprisonnement

À quelques semaines des élections, l’actuel gouvernement australien cherche à faire adopter rapidement une nouvelle série de mesures qui permettraient à l’Australie de récupérer jusqu’à 10 % des revenus mondiaux d’une plateforme, et de prononcer des peines d’emprisonnement allant jusqu’à trois ans pour les dirigeants des réseaux sociaux ayant diffusé ou rendu accessible du contenu violent. Les lois proposées couvriraient la diffusion de meurtre, tentative de meurtre, torture, viol, enlèvement ou contenu terroriste sur ce type de plateformes.

Les réseaux sociaux seraient également tenus d’aviser le plus rapidement possible la police fédérale australienne s’ils apprennent que leur plateforme a été utilisée pour la diffusion de tels contenus. Dans le cas contraire, des amendes pouvant aller jusqu’à 840 000 dollars australiens pour les entreprises et 168 000 pour les particuliers pourraient être infligées. Selon le premier ministre Scott Morrison : « Ces entreprises sont tenues de prendre toutes les mesures possibles pour s’assurer que leurs technologies ne soient pas employées à des fins terroristes ou illégales ».

300 000 copies de la vidéo de l’attentat de Christchurch mises en ligne sur Facebook

Diffusée en direct sur Facebook le 15 mars dernier, la vidéo de l’attentat de Christchurch avait été visionnée en direct par 4 000 personnes et Facebook avait mis près d’une demi-heure pour la retirer de sa plateforme. Ce qui n’avait pas empêché environ 1,5 million de copies de circuler sur la plateforme dans les 24 heures ayant suivi l’attentat. Toujours selon le géant californien, plus d’1,2 million de copies avaient été bloquées lors de leurs téléchargements sur ses serveurs et seules 300 000 effectivement publiées.

Comme l’a expliqué le procureur général Christian Porter : « Les médias grand public qui diffusent ce genre de contenus s’exposent à de lourdes sanctions, et il n’y a aucune raison que les réseaux sociaux soient traités différemment. Ces entreprises ont une responsabilité morale, et l’attaque de Christchurch a clairement démontré leur incapacité à empêcher la diffusion de ce type de contenu ». Ces mesures drastiques souhaitées par l’Australie formeraient la base d’un projet de loi possiblement adopté avant le G20, qui pourrait inciter les autres pays partenaires à prendre des dispositions similaires.

Après avoir rencontré les représentants de différents réseaux sociaux la semaine dernière, le gouvernement australien a estimé que les stratégies envisagées par ces derniers pour limiter la diffusion de ce type de contenus étaient très insuffisantes. Que pensez-vous du projet australien ?

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Gérarnium Cicutar
Gérarnium Cicutar
5 années

Et à propos des autres quelle sanction ? Il n’y a pas d’Al Qaida « La vérité c’est qu’il n’y a aucune armée islamiste ou groupe terroriste nommé Al Qaida. Tout officier de service de renseignement sait cela. Mais il y a une campagne de propagande pour faire croire au… Lire la suite »

daflon
daflon
5 années

Le totalitarisme accentue son emprise sur les états. Plus le droit de dire ceci, plus le droit de dire cela. Chut, le gouvernement vous écoute;