Certaines langues amérindiennes sont aujourd’hui éteintes et il nous est donc difficile de les écouter. Pourtant, grâce à la restauration d’enregistrements sur cylindres de cire, 2 800 fichiers en langues amérindiennes enregistrés il y a 100 ans, sont désormais audibles. Seulement quelques-uns ont été mis à la disposition du grand public. 

Des langues éteintes revenues à la vie le temps de quelques enregistrements 

Ces enregistrements ont été réalisés durant la première moitié du 20e siècle sur le terrain par des anthropologues de l’université de Californie à Berkeley sous la direction d’Alfred Kroeber entre 1900 et 1940, sur des cylindres de cire. Des récits de mythes contés par le peuple Rumsen, des histoires racontées en langue salinienne et des centaines d’autres prières, chansons et récits dans plusieurs langues natives éteintes, voilà ce que réserve ces fichiers audio.

Au total, 2800 cylindres ont été recueillis et conservés au musée de Hearst mais certains restent gravement endommagés voire brisés en morceaux après des années de moisissure et d’usure. Face à ces trésors historiques, il était impossible de ne pas tenter de les conserver au mieux. La solution : une technologie de balayage optique sans contact. En effet, les chercheurs de l’université de Californie à Berkeley ont transféré tous les enregistrements dans une bibliothèque numérique pour un projet encore en cours appelé Projet IRENE.

 

Voici une explication du procédé utilisé par les chercheurs :

Des enregistrements mis à disposition des communautés 

Ce projet permet d’augmenter la portée et la facilité d’accès à ces enregistrements, en créant des versions numériques de haute qualité, plus facilement écoutable et permettant des accès particuliers.

En effet, ces cylindres sont de véritables joyaux historiques, permettant de rendre l’âme à des langues éteintes. Mais au-delà d’un apport historique, c’est avant tout un héritage pour des peuples amérindiens. « Maintenant qu’environ 1 500 de ces enregistrements sont dans les archives, j’ai reçu de nombreuses demandes de la part de membres tribaux de beaucoup de ces différents groupes pour entendre les enregistrements audio » explique la chercheuse Julia Nee.

Par respect pour ces peuples ancestraux, les chercheurs ont décidé d’accorder un accès privilégié à ces communautés et de ne mettre à la disposition du grand public que quelques fichiers audio. « Il y a des chants et des danses traditionnels qui sont uniquement destinés à être joués ou écoutés à des moments particuliers de l’année ou par des personnes en particulier ».

 

Des enregistrements fascinants qui nous permettent d’apprécier des langues aujourd’hui éteintes. Un trésor historique pour des peuples amérindiens qui peuvent enfin avoir accès à des enregistrements ancestraux grâce au travail de chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley. Merci à eux !

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