Fini les cimetières sinistres et les urnes funéraires poussiéreuses : place aux étoiles ! Une entreprise britannique vous propose d’éparpiller vos cendres dans l’immensité du cosmos. C’est tout de suite plus attrayant que finir au-dessus de la cheminée !

 

« Libérées, Délivrées ! »

Un portail gris, des pierres grises, des tombes grises, un gardien fringué en gris : les cimetières français respirent la mort et la fatalité. S’y rendre est toujours un fardeau physique et psychologique, une contrainte imposée par le devoir de mémoire auquel nul ne saurait soustraire. Mais ces gigantesques rectangles de pierre et de béton ne sont pas la norme : nos voisins Outre-Atlantique préfèrent leurs cimetières plus verts, avec plus de gazon et plus d’arbres. On se rapproche davantage de la promenade dominicale que de R.L. Stine !

« Fondamentalement, nous sommes tous de la poussière d’étoiles. »

Dr. Chris Rose

La boîte britannique Ascension Flights vous permet d’échapper au triste dilemme qui vous obligeait à départager la peste et le choléra : la boîte en sapin ou l’urne décorative ? Tous les admirateurs du cosmos et tous les passionnés d’aérospatial pourront enfin quitter cette terre trop petite pour eux et reposer éternellement parmi les étoiles… Un privilège qui se veut accessible au plus grand nombre : l’opération ne coûte « que » 800 livres – 896 euros. C’est pas cher payé pour finir ses jours à côté du très-Haut

Compte à rebours…

Fondé par deux diplômés de l’Université de Sheffield, les Drs. Alex Baker et Chris RoseAscension Flights a passé plusieurs années à roder sa technologie en expédiant des centaines d’objets dans l’espace, des tentatives couronnées de succès. Les envois de cendres non humaines étant concluants, et Ascension 1 ayant fait ses preuves, l’entreprise est fin prête à ouvrir son service au public dès novembre 2017.

« Nous sommes aux prémices d’un nouvel âge spatial, où le secteur privé américain va bientôt rendre possible les vols spatiaux » explique le co-fondateur Chris Rose. « Beaucoup des premiers admirateurs du cosmos ne pourront jamais voler dans l’espace. Notre nouveau service donne à leur famille l’opportunité d’enfin réaliser leurs rêves d’étoiles. C’est un ultime adieu à une vie bien remplie. »

Mode d’emploi

L’appareil Ascension 1 se distingue des autres transports aérospatiaux par sa simplicité : c’est un ballon. Bon, c’est un peu plus complexe et robuste que les ballons gonflés à l’hélium des restaurants, mais il n’en demeure pas moins un ballon en latex propulsé à l’hydrogène, et doté d’un mécanisme de libération. La boîte contenant les cendres du défunt est solidement harnachée à l’appareil, agrémentée d’une caméra et d’une puce de géolocalisation. Lâché depuis le Yorkshire, le ballon est suivi en temps réel par les ordinateurs de l’entreprise; lorsqu’il atteint la limite de l’atmosphère – 25 km de haut – les ingénieurs actionnent le mécanisme de libération : les cendres deviennent poussière d’étoiles

Les cendres dispersées, le ballon éclate et le parachute attaché à l’appareil prend le relais : il ramène la boîte vide sur Terre. Un procédé que les deux scientifiques ont directement puisé chez Elon Musk, pionnier dans la réutilisation des fusées orbitales. « Quand les cendres sont libérées, les vents de la stratosphère les transportent aux quatre coins de la planète : elles sont partout » assure Ascension Flights à IFL Science. La plupart sont éparpillées, certaines pouvant même échapper à la gravitation terrestre et rejoindre les astres.

Dans l’espace, toute humidité résiduelle gèle instantanément : une plume de paillettes s’échappe alors de la boîte. Les cendres retombent dans l’atmosphère terrestre mais sans aucune précipitation. Durant leur chute, elles se mueront en gouttes de pluie, et en flocons de neige. On ne pouvait rêver une meilleure manière de quitter cette terre qu’en la surplombant depuis les cieux, là où tout a commencé.

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