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Les hommes du Néolithique utilisaient les os des défunts à des fins peu orthodoxes

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

hommes du Néolithique
Entrée de la Cueva de los Marmoles — © J.C. Vera Rodríguez

Le récent examen d’ossements humains trouvés dans une ancienne grotte funéraire du sud de l’Espagne a révélé que près d’un tiers d’entre eux présentaient des signes clairs d’altération par des outils.

La Cueva de los Marmoles

Proche de la ville de Grenade, la Cueva de los Marmoles est explorée depuis 1934. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PLOS ONE, Marco Milella, de l’université de Berne, et ses collègues ont examiné 411 fragments d’os et 57 dents mis au jour dans différentes sections de la grotte.

Grâce à l’utilisation de différentes techniques modernes (datation au carbone, microscopie à balayage…), l’équipe a établi qu’ils provenaient d’au moins une douzaine d’individus membres de sociétés agricoles préhistoriques, et que l’endroit avait servi de lieu de sépulture au cours de trois périodes distinctes : 3900 à 3750 avant notre ère, 2600 à 2300 avant notre ère et 1400 à 1200 avant notre ère.

S’il s’est avéré que 3 % des spécimens analysés avaient été rongés par des animaux, jusqu’à un tiers d’entre eux présentaient des marques d’outils humains, probablement réalisées alors que les ossements étaient encore relativement « frais ».

Crâne présentant des marques caractéristiques, suggérant qu’il ait été utilisé comme coupe — © Z. Laffranchi, M. Milella et al. / PLOS ONE 2023

« Aucun signe de séparation claire des muscles ou des tendons n’a pu être mis en évidence, suggérant que ces restes humains étaient déjà partiellement décomposés, et encore relativement élastiques, lorsqu’ils ont été manipulés », souligne Milella. « Ces actions intervenaient probablement quelques mois après le décès. »

Artefacts macabres

Parmi les artefacts macabres identifiés, les auteurs de l’étude évoquent un crâne (probablement celui d’un homme d’âge moyen) raclé à l’aide d’outils en pierre et transformé en bol ou en coupe, ainsi qu’un tibia d’adolescent taillé, probablement utilisé comme spatule pour travailler des matériaux tels que le cuir.

« Nous avons également constaté que plusieurs os longs avaient été fracturés et la moelle qu’ils contenaient extraite, potentiellement pour être consommée ou dans le cadre d’un rite funéraire visant à purifier les restes des défunts », souligne Milella.

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à procéder à l’analyse ADN des ossements, afin d’établir de potentiels liens de parenté entre les individus inhumés dans la grotte.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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