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Cet artefact vieux de 500 ans bouleverse notre compréhension de la société inca

Les quipus étaient notamment utilisés par l’administration inca pour l’enregistrement de données statistiques

artefact Inca
— videobuzzing / Shutterstock.com

Alors qu’on les pensait étroitement liés aux membres éminents de cette civilisation, la composition inhabituelle d’un artefact inca indique sa fabrication par un individu de rang modeste.

Un quipu fabriqué par un roturier

Considérés comme une forme de proto-écriture, les quipus se composent d’une corde horizontale épaisse, et de cordelettes verticales comportant plusieurs types de nœuds, qui représentent les chiffres d’un système de numération décimale, notamment utilisé par l’administration inca pour l’enregistrement de données statistiques.

Jusqu’à présent, on pensait que les artefacts antérieurs à l’effondrement de la civilisation inca étaient systématiquement faits de fibres de coton. La datation d’un spécimen constitué de poils de camélidé a révélé qu’il avait été fabriqué à la toute fin du XVIe siècle (1498 de notre ère), et non au XIXe siècle, comme Sabine Hyland et ses collègues le supposaient initialement.

Bien que l’on sache peu de choses sur les techniques employées pour les fabriquer, des rapports datant de l’époque coloniale suggéraient que seuls les hommes issus de lignées privilégiées disposaient des connaissances nécessaires. « Souvent, les khipukamayuqs signaient leurs créations en y incorporant quelques mèches de leurs cheveux », explique Hyland.

L’analyse isotopique de ceux provenant de l’exemplaire récemment daté a révélé un régime alimentaire typique d’un roturier, essentiellement composé de légumes verts et de légumineuses, quand celui des élites incas incluait d’importantes quantités de viande et de bière de maïs (connue sous le nom de chicha).

Un haut niveau de compétences

Bouleversant notre vision de la société inca, de telles découvertes indiquent que cette forme d’archivage complexe n’était pas réservée à ses strates les plus élevées. Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, la finesse de l’artefact étudié, présentant de nombreux ornements, illustre le haut niveau de compétences de son créateur.

Si la fonction de l’objet reste à ce stade obscure, Hyland suppose qu’il aurait été potentiellement utilisé pour consigner les offrandes rituelles faites à différentes divinités.

En début d’année, un immense labyrinthe souterrain avait été découvert sous la cité inca de Cuzco.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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