De récentes découvertes archéologiques à Madagascar ont mis au jour un trésor d’art rupestre ancien, le premier du genre sur l’île. Ces peintures complexes offrent un aperçu des expressions culturelles et artistiques des premières communautés malgaches, tout en faisant allusion à des liens surprenants avec des civilisations aussi lointaines que l’Égypte ancienne, l’Éthiopie et Bornéo.
Le mélange culturel unique du peuple malgache
Le peuple malgache a des origines fascinantes et complexes, remontant à un étonnant mélange d’influences culturelles, linguistiques et génétiques. On pense que les premiers Malgaches sont originaires d’Asie du Sud-Est. Les premiers colons sont ensuite arrivés sur l’île de Madagascar, se mélangeant finalement aux populations d’Afrique de l’Est. Cette fusion de marins austronésiens et de groupes africains de langue bantoue a donné naissance à l’identité ethnique distincte des Malgaches.
Mais il se pourrait que les origines du peuple malgache soient encore plus complexes que cela. C’est du moins ce que suggère la découverte de peintures rupestres anciennes uniques sur l’île. Des dessins d’art rupestre anciens distincts ont en effet été découverts dans la grotte d’Andriamamelo, qui se trouve au cœur de la forêt sèche de Beanka, à l’ouest de Madagascar. Le rapport de cette découverte a été publié dans la revue The Journal of Island and Coastal Archaeology.
Des images qui confirment un lien avec l’Égypte, l’Éthiopie et Bornéo
D’après les archéologues, ces peintures complexes – dont l’âge est estimé entre 1 000 et 2 500 ans – sont les premières représentations d’art pictural découvertes à Madagascar. Contrairement aux motifs géométriques découverts précédemment sur l’île, la grotte d’Andriamamelo abrite le premier art véritablement pictural, présentant des scènes vivantes de la nature et regorgeant de figures humaines et animales sur l’île. Sur les images se mêlent des paysages luxuriants, des représentations stylisées de zébus, de lémuriens, de crocodiles et même de créatures mythiques.
Selon les experts, cela offre un aperçu unique de la vie et de l’imagination des premiers habitants de l’île, dont des allusions à certaines connexions entre les cultures. D’une part, certaines scènes représentées étaient directement liées à des motifs religieux d’Égypte à l’époque ptolémaïque. On y a notamment trouvé l’image d’un faucon majestueux qui fait écho au dieu du soleil Horus, ainsi qu’une figure à tête d’ibis qui ressemble étrangement à Thot, le dieu de la sagesse et de l’écriture. D’autre part, des écritures murales et des symboles montraient des associations avec les mondes afro-arabe et éthiopien.
D’autres motifs et symbologie dominants évoquaient pour leur part un style d’art rupestre originaire de Bornéo. Plus surprenant encore, cet art rupestre contient des représentations d’au moins trois créatures disparues à Madagascar : des oiseaux-éléphants, un lémurien paresseux géant et une tortue géante. Très certainement, la découverte de ces peintures rupestres uniques marque une avancée significative dans la compréhension du passé de Madagascar. Elle dresse non seulement un tableau vivant des premiers habitants de l’île, mais ouvre également la porte à l’exploration de liens fascinants avec des cultures lointaines. Par ailleurs, voici 6 infos à connaître sur les gravures rupestres du Tassili.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
Étiquettes: Madagascar, art rupestre
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