Lorsqu’il s’agit de faire revivre des espèces anciennes, on pense souvent à des espèces animales, comme le dodo ou le mammouth. Mais, dans ce cas-ci, c’est un arbre dont la graine est vieille d’un millénaire que des scientifiques ont réussi à faire revivre.
La découverte d’une mystérieuse graine dans le désert de Judée
Si de nombreuses espèces animales ont disparu de la planète au cours de ces mille dernières années, il en va de même pour les espèces végétales. En effet, même si on en parle moins, de nombreuses plantes qui ont jadis existé n’ont aujourd’hui laissé que de rares vestiges de leur existence passée. L’un de ces vestiges a notamment été découvert dans une grotte en Judée, une région désertique historique et biblique en Israël. Trouvée à la fin des années 1980, il s’agit d’une graine ancienne. Une analyse au radiocarbone a permis de savoir que la graine était âgée de 1 000 ans.
D’après les experts, la graine provient probablement d’une population d’arbres aujourd’hui éteinte qui existait dans le Levant méridional, une région comprenant l’Israël, la Palestine et la Jordanie actuels. Il s’agit de la première graine du genre à avoir été trouvée. Après avoir effectué plusieurs tests, il a été constaté que la graine était encore viable, et les scientifiques ont alors décidé de la faire pousser. Finalement, après 14 ans, les efforts combinés d’une équipe internationale de chercheurs ont permis d’obtenir un arbre à partir de cette graine.
Un arbre perdu qui serait décrit dans la Bible
D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Communications Biology, l’arbre (qui a été surnommé Sheba) se porte bien et mesure déjà 3 mètres de haut. Puisque l’arbre a bien grandi, cela a permis aux scientifiques de l’étudier correctement. Des analyses ADN et chimiques ont notamment révélé que l’arbre appartenait au genre Commiphora, de la famille de la myrrhe qui comprend actuellement plus de 190 espèces vivantes. Notons que les plantes vivantes du genre Commiphora poussent principalement en Afrique, à Madagascar et dans la péninsule arabique.
Pour l’instant, on ignore à quelle espèce appartient exactement le Sheba, car l’arbre n’a pas encore fleuri et n’a donc pas produit de matériel reproducteur qui pourrait permettre aux scientifiques d’effectuer des analyses plus détaillées. D’autres analyses seront effectuées quand ce moment arrivera. Quoi qu’il en soit, l’étude a permis de confirmer que cette plante a bien poussé dans le Levant méridional à une période comprise entre 993 et 1202 de notre ère et qu’il s’agit très probablement d’une espèce éteinte.
Les chercheurs pensent également que cette plante pourrait être la source du « tsori », un extrait résineux associé à la guérison selon divers extraits de texte biblique trouvés dans les livres de la Genèse, de Jérémie et d’Ézéchiel. Les chercheurs ont également émis l’hypothèse selon laquelle ce spécimen pourrait être le fameux « Baume de Judée », un arbre qui était cultivé exclusivement dans la région désertique du Levant méridional à l’époque biblique à des fins médicinales, mais aussi pour la fabrication de parfum et d’encens. Mais cette théorie a été rapidement réfutée en raison d’un manque de composé aromatique dans le spécimen. Par ailleurs, la découverte de camps militaires assyriens confirme un évènement mentionné dans la Bible.