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Une découverte récente affirme qu’une espèce de moules provenant de Patagonie s’est développée en Antarctique. Cette découverte a été faite par une équipe de chercheurs du Chili et du Département de biologie de l’Université Laval.

Une espèce de la famille de la moule bleue

Mytilus cf. platensis, nom scientifique de la moule découverte, est apparentée à la moule bleue que l’on sert sur nos tables. Les moules ont été découvertes de manière fortuite en janvier 2019 par Paulina Brüning, une étudiante-chercheuse du Département de biologie. Elle a récolté des spécimens d’éponges dans la baie de Fildes sur l’île King George de l’Antarctique pour ses travaux portant sur la biodiversité. Des moules exotiques d’une taille de 2 mm se trouvaient sur les éponges récoltées lors de sa plongée, selon l’analyse du laboratoire.

D’après le professeur Ladd Johnson, cosignataire de l’article avec les deux étudiants-chercheurs Paulina Brüning et Ignacio Garrido, « il s’agit d’une observation surprenante ». En effet, l’Antarctique ne recense pas une espèce de moule parmi sa population. Ces moules ont terminé la première phase de leur cycle de vie dans le continent et se sont fixées sur un substrat.

Selon le chercheur, membre du groupe Québec-Océan, la taille des moules est quatre fois plus grande que celle qu’elles avaient lors de leur établissement sur l’éponge. C’est donc la preuve que les moules croissent et survivent dans les conditions environnementales extrêmes de l’Antarctique.

La formation exotique impose l’étude de la biodiversité du continent vierge

L’analyse effectuée par l’équipe de chercheurs montre que ces moules se sont formées et développées entièrement sur le continent. Des larves se déplaçant naturellement à 800 km de la limite de leur aire de répartition est un phénomène presque improbable compte tenu des courants océaniques.

L’hypothèse la plus probable est le transport des larves par des navires. Des navires marchands ou militaires mais aussi des navires de tourisme, de recherche et de pêche sont passés près de la baie de Fildes, zone de découverte des moules.

Pour l’instant, les chercheurs n’ont pas encore trouvé les répercutions d’une telle formation sur les écosystèmes marins d’Antarctique. Il va falloir étudier au plus vite la biodiversité de ce continent afin d’avoir le portrait le plus complet possible des espèces indigènes, souligne Ladd Johnson, car si des formations exotiques se développent dans ce continent, d’autres espèces indigènes y vivent.

« Notre étude montre qu’on ne peut plus compter sur la barrière climatique et la barrière des courants marins pour prévenir l’arrivée d’espèces envahissantes en Antarctique », constate le professeur Johnson. Cette étude attirera donc nombre de chercheurs et passionnés de la biodiversité et surtout ceux qui veulent comprendre l’uniformisation de la faune et de la flore mondiales.

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