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— Dirk Ercken / Shutterstock.com

Une vaste analyse phylogénétique a permis d’éclairer l’évolution de l’aposématisme, forme de coloration vive visant à dissuader de potentiels prédateurs, chez les amphibiens.

Une évolution progressive

Les adaptations évolutives visant à décourager les prédateurs ou tromper leur vigilance ont conduit à une variation considérable des motifs et couleurs chez de nombreuses espèces animales. Si certaines d’entre elles ont développé un véritable camouflage visuel leur permettant de se fondre efficacement dans leur environnement, d’autres ont évolué pour arborer des couleurs vives, révélatrices de leurs mécanismes de défense (venin, toxicité…).

Les scientifiques se demandent depuis longtemps comment les animaux aposématiques peuvent survivre suffisamment longtemps pour que cette coloration d’avertissement évolue avant que les prédateurs n’apprennent à les éviter. Afin d’en savoir plus, une équipe canado-coréenne a effectué une analyse phylogénétique portant sur plus de 1 400 espèces d’amphibiens dont la coloration d’avertissement était connue.

Il s’est avéré que la transition évolutive de la coloration de camouflage à l’aposématisme était rarement directe. Impliquant une série d’étapes intermédiaires, cette signalisation n’était initialement visible que lorsque l’animal l’exhibait intentionnellement ou fuyait.

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Phyllobates terribilis — Dirk Ercken / Shutterstock.com

Selon les chercheurs, les prédateurs confrontés à de tels signaux d’avertissement ont probablement continué à traiter les « mutants aposématiques » avec prudence, un phénomène fournissant une pression sélective pour que la coloration d’avertissement devienne une adaptation permanente.

Éclairer l’évolution des défenses anti-prédateurs

« Les études macro-évolutives sur la coloration des animaux devraient prendre en compte ces signaux cachés, qui sont répandus dans tout le règne animal, afin de faire progresser notre compréhension de l’évolution des défenses anti-prédateurs », soulignent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science.

« De nombreux taxons animaux tels que les serpents, les poissons et une variété d’arthropodes comprenant des espèces cryptiques ou aposématiques, nous encourageons donc la réalisation d’études complémentaires afin d’évaluer la validité de l’hypothèse des étapes successives comme voie d’accès généralisée à l’aposématisme. »

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