L’analyse des eaux du complexe thermal romain de la ville anglaise de Bath a révélé la présence de 15 micro-organismes qui pourraient constituer de précieux alliés dans la lutte contre les super-bactéries.
Une menace sanitaire majeure
Tuant aujourd’hui plus que le paludisme ou le sida, l’antibiorésistance menace de nous ramener à un « âge sombre » où des infections autrefois facilement traitées redeviendraient mortelles. Si plusieurs pistes innovantes sont actuellement explorées afin d’éviter un tel scénario, la découverte de nouveaux antibiotiques naturels se révèle cruciale.
À cette fin, les chercheurs se concentrent actuellement sur des environnements extrêmes tels que les sources chaudes, connues pour abriter des communautés de minuscules organismes aux propriétés utiles.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue The Microbe, des chercheurs de l’université de Plymouth se sont penchés sur un célèbre site touristique antique du sud-ouest de l’Angleterre : les thermes romains de Bath.
Des échantillons d’eau, de sédiments et d’amas bactériens (ou biofilms) ont été collectés dans différentes parties du complexe, notamment la « Source du Roi », dont les eaux atteignent la température de 45 °C et le « Grand Bain », plus proche des 30 °C. Au total, quelque 297 types distincts de bactéries ont pu être isolés, dont plusieurs représentantes des groupes Actinobacteria et Myxococcota, connus pour produire de puissants composés bioactifs.
Des effets puissants
Un examen approfondi a révélé que 92 de ces organismes étaient actifs contre les agents pathogènes humains courants E. coli et Staphylococcus aureus. Ces candidats ont ensuite été testés contre les six bactéries multi-résistantes les plus préoccupantes selon l’Organisation mondiale de la santé.
Dans l’ensemble, 15 se sont révélés avoir un « large spectre d’activité » contre au moins trois d’entre elles.
« Cette recherche démontre pour la première fois que certains des micro-organismes présents dans les bains romains, historiquement réputés pour leurs propriétés médicinales, constituent une source potentielle de nouvelles découvertes antibiotiques », conclut Lee Hutt, co-auteur de la nouvelle étude.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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