La prise d’un antibiotique préventif pourrait diminuer le risque de contracter une infection sexuellement transmissible, selon une nouvelle étude. Explications.
Des résultats prometteurs
D’après l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un million d’infections sexuellement transmissibles sont contractées chaque jour dans le monde. Selon une étude publiée au début du mois d’avril, la prise d’un antibiotique après un rapport sexuel à risque pourrait réduire les risques de les contracter.
L’étude a été menée dans deux cliniques VIH et deux cliniques de santé sexuelle à San Francisco et à Seattle. Les scientifiques américains ont effectué une enquête sur 501 personnes, principalement des hommes gay et femmes transgenres qui ont recouru à un traitement PrEP (pre-exposure prophylaxis), un traitement médicamenteux pour lutter contre l’infection par le VIH.
Résultats : prendre 200 milligrammes de doxycycline dans les 72 heures suivant un rapport sexuel à risque permettrait de réduire les risques de contracter des infections sexuellement transmissibles comme la gonococcie, la syphilis et la chlamydia. Les risques seraient notamment réduits de deux tiers.
Cette méthode n’est pas efficace contre le sida
L’étude comporte toutefois certaines limites. Lors de son passage chez Radio France, le médecin et journaliste Martin Ducret a expliqué que la diminution des risques de contracter une infection sexuellement transmissible en prenant un antibiotique concernerait uniquement les infections d’origine bactérienne, et non les maladies comme le sida, l’hépatite B et l’herpès génital. Par conséquent, l’utilisation d’un préservatif est toujours nécessaire.
En outre, le médecin indique que la prise d’antibiotique peut avoir des conséquences non négligeables. Cette pratique peut notamment être à l’origine de la mutation des bactéries infectieuses en des souches résistantes aux traitements médicamenteux utilisés. Par ailleurs, plusieurs personnes ayant reçu de la doxycycline en prévention en ont fait l’expérience.
Ainsi, ce traitement préventif ne pourra pas être déployé à grande échelle dans un futur proche. Les scientifiques devront probablement approfondir leurs recherches sur la question. En attendant, l’utilisation du préservatif reste le moyen le plus efficace de lutter contre les infections sexuellement transmissibles.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: The New England Journal of Medicine
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