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Bien que cela soit désormais une pratique plutôt rare et restreinte, l’humanité pratique des rituels sacrificiels depuis la nuit des temps. C’est ainsi que des chercheurs ont découvert un âne qui a servi de sacrifice à l’âge du bronze. Récemment trouvé en Israël, cet âne sacrificiel a la particularité d’avoir été décapité avec soin.
Un mystère résolu après plus d’une décennie
Il y a plus de dix ans, des archéologues travaillant sur le site de Gath – aujourd’hui Tell es-Safi, dans le centre ouest d’Israël – qui date de l’âge du bronze ancien (environ 2900 – 2500 av. J.-C.), ont eu la surprise de découvrir les restes d’un âne décapité enterré sous une maison. La tête avait été soigneusement placée sur l’abdomen de l’équidé et tournée vers l’est. Les chercheurs ont été encore plus surpris d’apprendre que les résultats des analyses isotopiques avaient déterminé que l’animal n’avait pas été élevé dans la région, mais avait grandi dans la vallée du Nil.
Au cours des années qui ont suivi, d’autres fouilles ont été menées, et cela a permis de découvrir les dépouilles de trois autres ânes, qui semblent également avoir été sacrifiés cérémoniellement, déposées sous le plancher des maisons. L’analyse isotopique a révélé que les trois animaux provenaient aussi d’Égypte. C’étaient toutes des femelles, apparemment en bonne santé et dans la fleur de l’âge. Par ailleurs, ces ânes étaient aussi spéciaux, dans la mesure où, des analyses ont permis de savoir que des restes d’autres ânes trouvés aux alentours du site ont été consommés et qu’ils ont une origine locale.
Ces données indiquent que les ânes égyptiens avaient une valeur sociale supérieure à leurs homologues locaux. La découverte des restes de ces trois ânes a permis de résoudre le mystère qui entourait l’âne décapité, apportant les preuves qu’il ne s’agissait pas d’une anomalie, mais bien d’un rituel local. En effet, le placement et la disposition méticuleuse des quatre ânes indiquent une sépulture sacrificielle ou rituelle. Pour l’instant, les chercheurs ne savent pas encore qui a réalisé ces rituels sacrificiels, ni pourquoi.
Sacrifier un âne en signe de pouvoir et de richesse ?
Cependant, ils ont expliqué qu’il est fort probable que ces sacrifices aient été réalisés par des marchands qui faisaient des affaires en Égypte. Par ailleurs, les archéologues ont noté que les ânes sacrifiés étaient enterrés sous des maisons qui étaient situées dans un quartier populaire. Cela implique que ces sacrifices rituels d’animaux n’étaient pas seulement pratiqués par les riches et puissants de l’époque, mais aussi par des foyers urbains de la classe moyenne. L’emplacement des dépouilles des animaux, d’un autre côté, suggère que ces sacrifices pourraient avoir été réalisés pour protéger les foyers et assurer la prospérité.
Une autre hypothèse suggère que le fait d’utiliser ces animaux exotiques pour des rituels sacrificiels pourrait avoir été une démonstration de richesse et de statut social. En effet, à l’âge du bronze, les ânes jouaient un rôle important dans la vie des peuples méditerranéens, leur fournissant à la fois nourriture et moyen de transport. Ainsi, le choix de sacrifier un âne plutôt qu’un autre animal à l’époque était probablement un signe de puissance et de richesse, compte tenu de la valeur utilitaire de cet animal. Les résultats de cette découverte ont été publiés dans la revue PLOS One. Par ailleurs, cette momie intacte d’il y a 2 000 ans ne vient pas d’Égypte… et c’est bien ce qui fascine les archéologues.