La diversité et la complexité de la vie sur Terre n’ont pas toujours été telles que nous les connaissons aujourd’hui. Il y a des millions d’années, nos lointains ancêtres étaient des organismes unicellulaires. Puis, il y a environ 575 millions d’années, une transition importante s’est produite : des formes de vie multicellulaires ont commencé à apparaître, marquant le début des biotes édiacariens. Ces êtres vivants primitifs représentent certains des premiers organismes complexes sur Terre et nous offrent une fenêtre précieuse sur les origines de la vie animale. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Evolution & Development.
Une découverte qui défie le temps
Une découverte récente dans le sud de l’Australie vient d’apporter une nouvelle preuve de cette ère éloignée. Des scientifiques y ont mis au jour un fossile d’une créature étonnante : Quaestio simpsonorum, un organisme qui compte parmi les premiers animaux terrestres connus. Sa forme singulière et sa structure anatomique complexe en font l’un des fossiles les plus intrigants de son époque.
À première vue, Quaestio simpsonorum ressemble à une masse circulaire aplatie, marquée d’une rainure qui rappelle un point d’interrogation. Ce fossile a été découvert grâce à une collaboration entre des chercheurs américains et des paléontologues du musée d’Australie-Méridionale. Ces scientifiques ont déterminé qu’il s’agissait d’un animal, notamment en raison de sa structure multicellulaire, de sa capacité à se mouvoir et de son organisation corporelle complexe.
Au cours des fouilles, les chercheurs ont déterré plus d’une douzaine de Quaestio, ainsi que des traces fossiles autour de ces spécimens. Les empreintes trouvées témoignent du mouvement de ces créatures dans leur environnement, une prouesse unique pour une forme de vie aussi ancienne. « Le moment où nous avons découvert une empreinte fossile derrière un spécimen de Quaestio a été l’un des plus excitants. Cela confirmait que cet organisme pouvait se déplacer », explique Ian Hughes, biologiste de l’évolution à l’université Harvard.
Un fossile aux caractéristiques inédites
Quaestio simpsonorum, de la taille approximative d’une paume humaine, présente une morphologie unique qui a fasciné les paléontologues. La forme de point d’interrogation du fossile lui confère une asymétrie distincte, avec un côté gauche et un côté droit bien définis. Cette caractéristique indique une symétrie bilatérale, un agencement que l’on retrouve également chez les animaux modernes, y compris l’être humain. « Ce type d’organisation est inédit pour des fossiles de cette période », souligne Scott Evans, géologue à l’université d’État de Floride.
Ce détail anatomique est d’une grande importance, car l’asymétrie bilatérale est une composante essentielle chez les animaux modernes. Elle pourrait bien avoir fait ses débuts avec Quaestio simpsonorum, offrant ainsi aux scientifiques un aperçu des premières étapes de l’évolution vers des formes de vie plus élaborées.
Une fenêtre sur l’évolution et l’extinction
L’étude des fossiles permet de mieux comprendre non seulement comment les animaux évoluent, mais aussi les processus pouvant mener à leur extinction. Selon Mary Droser, paléontologue et responsable scientifique du parc national de Nilpena Ediacara, où le fossile a été trouvé, ces découvertes fossiles permettent d’identifier les facteurs d’évolution et d’extinction, tels que les changements climatiques ou les fluctuations des niveaux d’oxygène.
Le parc national de Nilpena Ediacara abrite une collection unique des plus anciens fossiles d’animaux de la planète. En reconnaissance de cette valeur inestimable, des démarches sont en cours pour classer le site au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce statut permettrait de préserver ces archives précieuses de l’histoire vivante de la Terre pour les générations futures.
Comme l’explique Droser, « nous sommes la seule planète connue pour abriter la vie. En cherchant des traces de vie ancienne, nous avons la possibilité de remonter le temps pour comprendre comment la vie s’est développée sur Terre. » Par ailleurs, une nouvelle espèce préhistorique de crocodile, qui vivait il y a 135 millions d’années, a été découverte.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Science Alert
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